ça fait peu… L'Association des paralysés de France des Alpes-Maritimes a adressé une charte d'engagement aux dix têtes de liste départementales de l'élection régionale. Seules cinq l'ont signée : Jean-Marc Governatori (Alliance écologiste indépendante), Lydia Schénardi (Union des droites), Cécile Dumas (EELV-Front de gauche), Gaël Nofri (Debout la France) et Christian Estrosi (LR-UDI-Modem). Et hier, impondérables aidant, il n'y avait plus que… deux candidats à la table ronde organisée à ce sujet au Novotel de Nice-Centre : Cécile Dumas et Christelle D'Intorni, seconde sur la liste 06 de Christian Estrosi.
La charte de l'APF porte sur trois points essentiels : une région accessible à tous, qui donne une chance à tous en matière d'emploi et de formation et qui intègre le handicap dans ses projets. C'est donc autour de ces thèmes que s'est noué le débat animé par le directeur de l'APF 06, Denis Taccini, pour « une société du vivre ensemble qui prenne mieux en compte les besoins spécifiques des personnes en situation de handicap, une société qui ait le réflexe handicap ».
Deux réflexions majeures en sont ressorties : la nécessité d'une plus grande concertation des paralysés et des associations les représentant pour éviter des aménagements parfois mal pensés. Et davantage de contraintes pour aider à l'accessibilité mais aussi à la formation et à l'embauche des handicapés.
Cécile Dumas et Christelle D'Intorni ont ainsi quasiment employé les mêmes mots : « Conditionner les aides aux entreprises au fait qu'elles remplissent bien les critères d'accessibilité pour les personnes handicapées. »
Au-delà, l'enjeu est également de faire face à un taux de chômage deux fois plus élevé pour les handicapés. Pour Cécile Dumas, cela passe par « le développement de formations accessibles et une plateforme régionale des offres d'emploi, ce qui ne peut se mener dans le cadre d'une politique d'austérité ».
Pour Christelle D'Intorni, par « des aides spécifiques aux entreprises embauchant des personnes en situation de handicap ou des clauses sociales dans les marchés publics ». Sachant qu'il convient déjà de « veiller au respect de l'obligation de 6 % de travailleurs handicapés », précisait Denis Taccini.
Si les nouvelles rames des TER sont accessibles aux handicapés, il reste aussi beaucoup à faire pour favoriser leur mobilité ou leur accueil. Que ce soit dans les lycées, centres de formation, cinémas ou musées. La candidate du Front de gauche a ainsi dénoncé « les ascenseurs systématiquement en panne dans les gares », se félicitant en revanche que « la loi NOTRe donne la compétence de tous les transports à la Région, ce qui ira dans le sens de plus de cohérence ».
Peu ou prou comme sa concurrente, la candidate des Républicains, elle, a évoqué « un plan de mise en accessibilité des lycées, des gares et des sites touristiques - trop peu étant labellisés Tourisme et Handicap -, et des services personnalisés d'accompagnement des handicapés ».
Un participant au débat a ainsi déploré de n'avoir encore pu visiter la Fondation Maeght, faute d'accès adapté.
Outre les multiples difficultés matérielles, il est enfin une question qu'on croyait réglée, celle de la solidarité et de l'entraide… Visiblement, ce n'est pas tout à fait le cas. Un intervenant l'a regretté, « la chaleur de l'accueil, un sourire » font souvent défaut pour adoucir les obstacles.
th. p.
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