Le ministre d’État a annoncé lundi soir, au Conseil national, que l’objectif d’atteindre 0,7 % du PIB en 2015 pour l’aide aux pays émergents sera différé
Le taux de 0,7 % du PIB, oui. En 2015, non. Voilà ce qui pourrait être la formule qui résume les discussions entre les élus et le gouvernement à propos de la coopération internationale.
Lundi soir, en séance publique, dans le cadre de l'étude du budget primitif 2012, Jean-Charles Gardetto (UDM), conseiller national, président de la Commission de Législation et président de la Commission des Relations Extérieures, est revenu à la charge plusieurs fois pour connaître précisément la position du ministre d'État. En réponse au conseiller national Roland Marquet (UDM) qui s'est également ému de la situation de l'aide aux pays émergents, Michel Roger a tenté de rassurer.
« Tous les engagements seront honorés »
« Il n'y a pas un arrêt brutal du soutien de la Principauté. Il n'y a même pas de diminution. Le gouvernement a arbitré et a décidé de faire une pause. Nous respectons donc l'objectif d'atteindre une aide égale à 0,7 % du PIB mais le délai sera un peu plus long… Assurons-nous d'abord de rester prospères. »
Et José Badia, conseiller de gouvernement pour les Relations extérieures, de confirmer : « Tous les engagements qui ont été signés seront honorés dans le courant 2012. Sont toutefois suspendus les projets à l'étude puisque nous n'avons plus la même latitude de décisions.» Un choix qui ne fait plaisir à personne, « douloureux » (selon les termes du ministre d'État)… Un point de vue que partage Laurent Nouvion, leader du groupe Rassemblement et Enjeux.
« Au Luxembourg, plus de 1 % »
C'est Jean-Charles Gardetto qui a défendu avec la plus grande vigueur la cause de la coopération internationale. Puisque la Principauté ne donnera pas 0,7 % de son PIB en 2015 pour venir en aide aux plus nécessiteux de la planète, « Quelle année vise le gouvernement ? On ne progresse plus de 25 % par an comme cela était prévu. Sur les projets bilatéraux, nous sommes en réduction de 40 %. »Et le conseiller national de mentionner qu'« au Luxembourg, l'aide est de plus de 1 %. »
Michel Roger réexplique :« Le gouvernement ne fait pas ces choix de gaîté de cœur ; ni pour la coopération internationale, ni en matière culturelle ; ni quand on dit à un ambassadeur qu'il doit garder sa voiture deux ans de plus. »
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