Max Gilli, dit « le glacier », lui non plus, n'a pas survécu longtemps à l'ère Médecin. Il est mort, à 59 ans, quatre petites années seulement après que le maire de Nice avait quitté la ville.
« Mon père est décédé à cinq heures du matin. Le premier coup de fil que j'ai reçu, à 8 heures, c'était Charles Caressa (l'opposant notoire de Médecin, NDLR). Il m'a dit : "Tu sais, ton père c'était mon ami… " »
L'anecdote, rapportée par Christine Gilli, la fille de Max, raconte un temps où les élus étaient des animaux politiques mais d'abord des hommes.
« Mon père était le seul des proches de Médecin qui ne travaillait pas à la mairie, il tenait un commerce de glaces place Toja. Il tenait aussi la permanence du maire avec Michel Falicon. Médecin était son moteur, son idole. Quand il est parti, la vie de mon père s'est arrêtée. Très rapidement il est tombé malade et n'a jamais voulu se soigner. Il était trop malheureux pour parler, pour continuer… Je crois qu'il n'avait jamais imaginé que ce qu'ils étaient en train de construire pourrait un jour être entaché d'erreurs. »
Alors Max Gili est parti, laissant son chagrin en héritage à son épouse Yvette, à sa fille Christine, qui avait à peine la trentaine et était alors adjointe de Médecin en charge de l'action sociale.
« Notre famille a le médecinisme dans les gênes. Mon grand-père était agent électoral de Jean Médecin. Après il y a eu mon père, puis moi… », explique Christine Gilli.
Orpheline de père, de maire, elle s'est exilée au Maroc pendant les années Peyrat. Avant de revenir à Nice où elle a intégré le cabinet de Christian Estrosi : « Il a en commun avec Médecin, d'être visionnaire, de vouloir le meilleur pour sa ville. »
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