Christian Estrosi : Le FN, ce serait la ruine de la région

En difficulté dans les sondages, le candidat des Républicains et du centre aux régionales s'est attaché à dramatiser l'enjeu, hier soir à Nice, dénonçant « les impostures de Mme Maréchal »

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Administrateur Publié le 01/12/2015 à 05:15, mis à jour le 01/12/2015 à 05:15
Christian Estrosi, entouré de ses colistiers et soutiens, hier soir à Nice. Franck Fernandes

Il ne faut pas ajouter du malheur au malheur. Le programme du Front national, ce serait la ruine de notre région. Six ans, ça ne se joue pas sur un coup de tête, même dans la colère. »

Dramatiser l'enjeu, dénoncer « la vacuité et l'imposture du projet de Mme Maréchal », démontrer enfin à ceux qui glosent sur ses changements de pied que lui n'a jamais modifié son cap… C'est à ce triple exercice, ce trois-en-un, que s'est attelé hier soir Christian Estrosi pour son dernier grand meeting azuréen, devant quelque 2 500 personnes et presque autant de drapeaux tricolores s'agitant frénétiquement, au palais Acropolis de Nice.

« Mobilisation générale »

En difficulté dans les derniers sondages, qui donnent son adversaire frontiste victorieuse en cas de triangulaire au second tour, le maire de Nice veut ramener au bercail ceux qui pourraient se laisser tenter par un vote de dépit. Avant lui, en bons chauffeurs de salle, le député UDI Rudy Salles et le président du Département Eric Ciotti ont exhorté à la raison.

Rudy Salles : « Il nous est tous arrivé un jour de vouloir renverser la table et de casser une assiette. Mais une fois que l'assiette est cassée, on le regrette. La région mérite Christian Estrosi, qui a toujours fait preuve de fermeté tout en tendant la main à ceux qui en ont besoin. »

Eric Ciotti : « Je lance un appel solennel à la mobilisation générale. La France et même le monde entier vont nous regarder. Imaginez notre région accaparée par des thèses qui ont apporté le malheur partout où elles sont passées… »

« La candidate du y'en a marre »

A son tour, Christian Estrosi a enfoncé le clou, s'attachant à démonter les uns après les autres les divers aspects du programme frontiste. Que ce soit en matière de sécurité - rejet des portiques de sécurité qu'il propose dans les gares, vote contre la loi sur le renseignement ou celle sur les listes de passagers aériens -, d'économie - « elle ferait fuir les investisseurs » - ou de culture qui serait « mise à bas et passerait sous tutelle ».

« La candidate FN est la spécialiste du y'en a marre. Mais une fois qu'on a dit qu'il y en a marre de tout, de la canicule l'été et du froid l'hiver, ce n'est pas pour autant que les températures vont changer. Le président que vous allez élire sera en charge de la région pour six ans, pas pour une soirée de revanche. »

« Un gaulliste »

Titillé par les commentateurs, et visiblement il trouve cela injuste, le maire de Nice a aussi tenu à démontrer qu'il demeure fidèle à ses convictions. « Je suis, je reste et je resterai un homme ferme sur les principes et les valeurs de la République… Un maire qui agit pour fermer les salles de culte radicales mais qui dialogue avec les musulmans qui se conforment aux règles de la République… » En un mot comme en cent, « un gaulliste convaincu ».

Il en rirait presque : « Les chansons jugées hier excessives d'Estrosi, en matière de sécurité, ce sont aujourd'hui le Président et le Premier ministre qui les chantent. »

« Prison de tissu »

Sur le thème de la sécurité, outre diverses suggestions déjà déclinées, le candidat républicain a souhaité hier soir que la loi soit enfin réellement appliquée concernant l'interdiction du port de la burqa sur la voie publique. « Dans notre République, on ne se camoufle pas, on se regarde dans les yeux à visage découvert, on n'impose pas aux femmes une prison de tissu noir. » Et de réitérer sa proposition, déposée le 8 avril à l'Assemblée, visant à faire du port de ladite burqa « un délit », pour permettre les gardes-à-vue et augmenter les peines encourues.

« Même programme, même équipe »

Il l'a dit, répété, rabâché. Christian Estrosi n'a pas changé et ne veut pas tricher. En conséquence, c'est son programme, rien que son programme qu'il entend « appliquer sans changement avec la même équipe, inchangée, quelles que soient les circonstances ».

En clair, il a définitivement fermé la porte à toute idée de fusion de liste avec la gauche au 2e tour. Ça tombe bien, cette dernière ne semblait guère y tenir non plus…

thierry prudhon

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