Pour la première fois, les 12 656 adhérents azuréens des Républicains pouvaient, hier, élire directement leur président départemental pour les deux ans et demi à venir. Sans surprise, Christian Estrosi, seul candidat, a été reconduit dans les fonctions qu'il occupe depuis 2002.
Faute de suspense, le vote n'a évidemment pas passionné. 39,8 % seulement des militants ont pris part à ce scrutin qui s'effectuait par Internet. Le maire de Nice a récolté 4 055 voix, soit 80,38 % des suffrages exprimés.
20 % de « blancs »
Outre quelques problèmes techniques - « Certains ont dû s'y reprendre jusqu'à quinze fois pour réussir à voter », a indiqué le président -, nul besoin d'être grand clerc pour décrypter que les récentes tensions entre Christian Estrosi et Eric Ciotti ont contribué à l'égarement d'un certain nombre de voix dans la nature… Le total des bulletins blancs, 989 sur 5 044 votants, apparaît ainsi relativement élevé.
L'élection des conseillers nationaux, qui mettait aux prises vingt-sept candidats pour quatorze places, tend à le confirmer : les postulants réputés proches d'Eric Ciotti y ont globalement mieux tenu leur rang que ceux soutenus par Christian Estrosi ou Michèle Tabarot. De manière hautement symbolique, Pierre-Paul Léonelli, fidèle du maire de Nice depuis trente ans, est ainsi resté sur le carreau.
Ont été élus (du premier au dernier en nombre de voix) : Bernard Asso, Bertrand Gasiglia, Jérôme Viaud, Xavier Beck, Alain Frère, Alexandra Borchio-Fontimp, Jean-Sébastien Martinez, Alexandra Martin, Cécilia Durieu, Gilles Gauci, Madeleine Coppolani, Sébastien Leroy, Michel Meïni et Jean-Pierre Laffitte.
Christian Estrosi l'a bien compris, sa première tâche de président réélu sera de rassembler son mouvement, a fortiori dans la perspective d'une primaire qui ne manquera pas d'exacerber encore les dissensions.
Hier soir au Servotel de Nice où il fêtait son élection en compagnie de quelques cadres et militants (mais sans Eric Ciotti demeuré à sa permanence pour valider les résultats en tant que secrétaire départemental), il a donc martelé sa volonté de « rassembler et d'apaiser ».
« Il ne faut pas attiser les divisions. Je veux que nous construisions ensemble un projet, je veux être celui qui fera remonter vos propositions, celles de la France d'en bas. Tout en étant soucieux de faire vivre la diversité, je veillerai à ce que notre fédération reste unie lors de la primaire. »
« On ne gagnera pas en se radicalisant »
Mais Christian Estrosi a dit aussi sa conviction, loin d'être partagée par tous, que la présidentielle se gagnera vers le centre, « dans un rassemblement au-delà de nos propres forces. On ne l'emportera pas en radicalisant notre discours. Je veux appliquer à la France le mode d'emploi qui a fonctionné aux régionales pour battre Madame Maréchal-Le Pen ».
Eric Ciotti, dans un communiqué savamment pesé, a de son côté adressé « à Christian Estrosi et à chacun des candidats élus ses sincères félicitations et ses remerciements pour leur mobilisation renouvelée au service de notre famille. En tant que secrétaire départemental et, à ce titre, représentant du président des Républicains, Nicolas Sarkozy, je les assure de mon engagement pour mettre notre fédération en ordre de bataille en vue de l'alternance que nous appelons de nos vœux. »
Les militants devaient en outre élire hier leurs délégués de circonscription. Sans surprise du fait de candidatures uniques également, Eric Ciotti (1re), Charles-Ange Ginésy (2e), Dominique Estrosi-Sassone (3e), Jean-Claude Guibal (4e), Pascal Condomitti (5e), Laurence Trastour (6e), Jean Leonetti (7e) et Christophe Chalier (9e) ont été élus dans un fauteuil, à 100 % des suffrages exprimés pour la plupart.
Dans la 8e circonscription, la seule où il y avait bataille, le délégué sortant David Konopnicki (91,68 %) a balayé ses rivaux Jean-Valéry Desens (7,12 %) et Michel-Noël Taillefert (1,20 %).
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