Charles III attendu en France en pleine crise sociale, des incertitudes demeurent sur son programme

Le roi Charles III arrive dimanche en France pour sa première visite d’Etat, mais cette occasion solennelle de célébrer la relation bilatérale risque d’être bousculée par la crise sociale qui secoue le pays, et d’impacter le programme royal préparé depuis des mois.

La rédaction Publié le 24/03/2023 à 06:55, mis à jour le 24/03/2023 à 06:34
Photo AFP

"Je ne suis pas au courant de plans pour modifier le programme", a déclaré jeudi un porte-parole du Premier ministre britannique Rishi Sunak.

Mais le Palais de Buckingham, silencieux, suit de près la situation, alors que des tonnes d’ordures s’accumulent dans les rues de Paris pour protester contre la réforme des retraites, et qu’un syndicat de cheminots a fait savoir que le voyage royal était "dans le viseur".

C’est la première visite d'Etat du roi de 74 ans, francophile et francophone, qui a accédé au trône le 8 septembre à la mort de sa mère la reine Elizabeth II. Après la France du 26 au 29 mars, le roi et la reine consort Camilla, 75 ans, doivent se rendre en visite d'Etat en Allemagne du 29 au 31 mars.

Ces visites, occasions solennelles de célébrer "l'histoire, la culture et les valeurs partagées, permettront aussi de regarder vers l'avenir en montrant les nombreuses façons dont le Royaume-Uni travaille en partenariat avec la France et l'Allemagne", a indiqué le palais de Buckingham, citant notamment "la lutte contre le changement climatique et la réponse au conflit en Ukraine".

Le programme reflète aussi un roi passionné d'écologie depuis plus de 50 ans, avec un fort accent placé sur cette thématique.

Réchauffement entre les deux pays

Sa visite à Paris, avant même son couronnement le 6 mai à l'Abbaye de Westminster, intervient quelques semaines après celle du Premier ministre Rishi Sunak.

Elle témoigne d'un "réchauffement entre les deux pays après une période difficile", déclare à l'AFP l'ancien ambassadeur britannique en France Peter Ricketts, tout en soulignant que le roi ne fait pas de politique.

"Cela s'est très mal passé dans les années qui ont suivi le Brexit (...) il n'y avait aucune confiance à Paris en Boris Johnson, dont les gens ne croyaient pas qu'il tiendrait parole" ajoute-t-il. "L'arrivée de Rishi Sunak, qui est beaucoup plus compatible avec le président Macron, a vraiment changé les choses."

Cérémonie du souvenir

Le programme de Buckingham Palace prévoit une cérémonie du souvenir et un dépôt de gerbe à l'Arc de Triomphe avec Emmanuel Macron et son épouse Brigitte et un discours du roi au Sénat devant députés et sénateurs.

La reine doit aussi inaugurer avec Mme Macron l'exposition Manet/Degas au musée d'Orsay, et un banquet d'Etat en l'honneur du couple royal a été annoncé au château de Versailles.

Charles III a ensuite prévu de se rendre à Bordeaux le 28, pour une étape très centrée sur l'environnement, avec la visite d'un vignoble bio et un déplacement sur les lieux de feux de forêt l'été dernier.

Comme sa mère francophone et francophile qui avait fait cinq visites d'Etat en France, le roi arrive en terre connue : en tant que prince héritier, il est venu 34 fois en visite officielle en France depuis les années 1970, de Nice à Roscoff en passant par la Normandie, Paris, Lyon ou Nice.

Premiers pas pour Camilla

Il a rencontré le président Macron à plusieurs reprises, notamment lors de la COP 26 à Glasgow en novembre 2021, et le 18 juin 2020 à Londres où le président français était venu remettre la Légion d'honneur à la ville.

"Ma femme et moi avons depuis longtemps la plus grande affection possible pour la France et son peuple", lui avait déclaré Charles.

C'est la première visite officielle en France de Camilla et l'occasion pour elle de faire ses premiers pas de reine consort à l'international.

Le roi, qui a commencé à apprendre le français à l'âge de 7 ans, le parle sans difficulté, avec un accent très britannique.

Camilla avait passé six mois en France pour apprendre la langue et la littérature françaises à l'Institut britannique dans les années 60. Elle a décrit son français comme "rouillé".

Ce voyage remet au centre de l'attention le couple royal, après des semaines de gros titres consacrés à la biographie du prince Harry, fils de Charles, et à sa docu-série avec son épouse Meghan sur Netflix, très critiques envers la famille royale.

Moins populaire que sa mère, le roi Charles a dû aussi composer récemment avec les huées d'une poignée d'antimonarchistes lors de plusieurs déplacements.

"J'espère que ce sera pour (le roi et M. Macron) un moment de détente dans leurs vies difficiles et occupées, un moment pour penser au positif", commente Peter Ricketts.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.