Le budget primitif de La Turbie a animé les discussions au conseil municipal, mardi soir, avec une opposition qui a décidé de voter "contre".
Le maire Jean-Jacques Raffaele, en collaboration avec son adjointe aux finances Denise Gelso, a présenté un budget « en équilibre à la somme de 3 954 517,16 euros en section de fonctionnement et à 851 559,74 euros en section d'investissement ».
Le maire souligne « le taux d'endettement très faible de la commune ». Il note également « la poursuite des investissements » et « le niveau très faible des taxes ». « Je maîtrise les finances. Ça ne veut pas dire que je n'augmenterai jamais les impôts à La Turbie. Je suis inquiet pour les années à venir. On a eu un budget tenu en bon père de famille. »
« 42 % d'augmentation des charges »
Pour le groupe « La Turbie, mon village » et son leader André-François Pellegrin, conseiller municipal, « l'orientation budgétaire fait apparaître une augmentation d'environ 42 % des charges à caractère général, présentée pour environ la moitié, soit 200 000 €, par le "décalage" de charges de 2015 sur 2016, censées correspondre aux investissements réalisés en 2015 mais payés pour partie en 2016. Ce montant représente plus de 20 % du montant annuel des charges à caractère général. Même si 2016 nous est présentée comme une année de "régularisation", nous ne pouvons pas avaliser cette situation que nous considérons comme anormale ».
André-François Pellegrin constate également « une vraie rupture par rapport aux trois années antérieures. (...) Ce sont des charges de fonctionnement qui ont explosé ».
Le groupe « La Turbie, mon village » pointe également du doigt les dépenses de personnel dont la masse salariale a augmenté, selon l'opposition, de 4 à 10 %, ainsi que les dépenses « relatives aux animations et événements ».
« Si nous étions une entreprise, nous aurions fait faillite »
De son côté, Jean-Philippe Gispalou, du groupe d'opposition « Vivre mieux à La Turbie », considère que le budget n'a pas d'ambition. « Nous avons absolument besoin d'investissement pour notre commune. Les obligations de l'État français tombent les unes après les autres et si nous ne les satisfaisons pas, nous aurons certainement à terme des pénalités à payer. Or, Jean-Jacques Raffaele nous a bien fait comprendre que, cette année, c'était ou l'augmentation du taux d'imposition, ou la baisse d'investissement. Son raisonnement, s'il est logique, n'est que la conséquence d'une politique que nous savons nous amener contre le mur et que nous dénonçons depuis longtemps. »
Jean-Philippe Gispalou souligne, comme André-François Pellegrin, l'augmentation des frais de personnel « qui représentent constamment plus de 50 % du budget, ce qui est proprement anormal. Comparativement aux communes du même acabit, malheureusement, nous faisons bien partie des plus mauvais élèves. Cette situation est bien évidemment toujours la conséquence d'une politique budgétaire à court terme. Conséquence d'autant plus fâcheuse que ce sont des frais incompressibles. D'ailleurs, avec un tel pourcentage, si nous étions une entreprise, nous aurions déjà fait faillite ».
Au sortir du conseil municipal, Jean-Jacques Raffaele nous confiait qu'un des leviers de financement pourrait être l'augmentation de la taxe d'habitation sur les résidences secondaires (que l'on sait nombreuses à La Turbie). « Mais ce n'est pas à l'ordre du jour », assure le maire.
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