Avant même l'annonce officielle du nouveau casting gouvernemental, de nombreux cadres de LFI ont décoché des flèches acérées sur Twitter, comparant l'exécutif à un "Titanic" dans lequel "peu de volontaires" avaient voulu embarquer, selon l'expression du député Manuel Bompard.
Sa collègue de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain a vu dans le remaniement le reflet d'une "macronie au point mort". "Rien de nouveau sous le ciel gris du gouvernement (...) Un petit jeu de chaises musicales, de rares nouveaux profils évidemment acquis aux vieilles recettes neolibérales", a-t-elle tweeté, attribuant par ailleurs l'éviction de Damien Abad, visé par une enquête pour tentative de viols, à la "pression féministe".
"Vote de confiance ou motion de censure" pour Corbière
Evoquant elle aussi le limogeage du ministre des Solidarités, la cheffe de file des Insoumis à l'Assemblée Mathilde Panot s'est félicitée de la fin d'une "aberration", assurant que M. Abad "n'aurait jamais dû être nommé" au gouvernement.
Plusieurs Insoumis braquaient par ailleurs leurs critiques vers la déclaration de politique générale attendue mercredi, sommant de nouveau la Première ministre Elisabeth Borne de se soumettre à un vote de confiance.
"La durée de vie (de ce nouveau gouvernement, ndlr) sera peut-être 48h. Mercredi, la 1ere Ministre doit se soumettre à un vote de confiance, ou alors motion de censure", a menacé Alexis Corbière.
L'essentiel se jouera à l'Assemblée nationale
Au sein des autres formations de la Nupes, le ton était dans un premier temps plus mesuré. Côté EELV, Sandrine Rousseau s'étonnait de "n'avoir jamais croisé (...) sur la moindre lutte écologiste" le nouveau ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.
De son côté, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel faisait de nouveau entendre une musique légèrement différente en se montrant plus attentiste. "Peu importe le casting, c'est la politique qui va être menée qui est déterminante (...) Ce n'est pas la composition du gouvernement qui fait la différence, ça va être le discours de politique générale", a-t-il déclaré sur Twitter.
"L'essentiel se jouera à l'Assemblée nationale grâce au vote des Français qui n'ont pas donné de majorité absolue à la macronie", a renchéri son lieutenant Ian Brossat.
Gérald Darmanin cible du rassemblment national
A droite et à l'extrême droite, un certain attentisme dominait même si le ton restait très critique. "Ceux qui ont échoué sont tous reconduits. Le Président de la République ignore ainsi une nouvelle fois le verdict des urnes et la volonté des Français d’une autre politique", a twitté la chef de file des députés RN Marine Le Pen.
Le porte-parole du RN Laurent Jacobelli a particulièrement ciblé Gérald Darmanin, reconduit à l'Intérieur avec un portefeuille désormais élargi à l'Outre-Mer. "Après le fiasco du Stade de France, les mensonges à répétition, l'incapacité à gérer la submersion migratoire et l'ensauvagement, Gérald Darmanin est.... promu!?! La Macronie se fiche du résultat des élections et des Français", a accusé M. Jacobelli.
Sur le plateau de BFMTV, le député RN de l'Oise Philippe Ballard a toutefois voulu marquer sa différence avec les appels de LFI à censurer le gouvernement mercredi. "Si c'est pour bêtement faire la procédure, ça n'a pas beaucoup d'intérêt. Les Français attendent autre chose", a-t-il déclaré.
Un gouvernement qui ressemble plus à une fin de règne qu'à un début de quinquennat
Vice-président RN de l'Assemblée nationale, Sébastien Chenu s'est lui félicité du remplacement d'Olivier Véran à la tête du ministère des Relations avec le Parlement.
"Ce départ est une bonne chose. Nous l'avions demandé", a-t-il déclaré sur le plateau de franceinfo TV, reprochant à M. Véran d'avoir relégué le RN - et le LFI - hors de "l'arc républicain" avec lequel l'exécutif serait amené à discuter.
Du côté des Républicains, discrets avant l'annonce elle-même, le député Pierre-Henri Dumont a jugé "c'est un gouvernement qui ressemble plus à une fin de règne qu'à un début de quinquennat".
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