Le prince Albert-II, héros d'un documentaire présenté, ce mercredi, en avant-première à Saint-Tropez

Dans Alick et Albert, le souverain échange avec un artiste qui l’a invité dans sa communauté protectrice de la nature, au large de l’Australie. Avant-première, mercredi à Saint-Tropez.

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Cédric Verany Publié le 12/10/2021 à 08:15, mis à jour le 12/10/2021 à 08:50
L’échange entre deux hommes, que rien ne prédisposait à se rencontrer fait la force de ce documentaire. Photo Ariel Fuchs/Monaco Explorations

C’est l’histoire d’une amitié entre deux hommes que rien ne prédisposait à se rencontrer. Le premier est un chef d’État d’Europe, le second un artiste indigène établi sur une petite île entre l’Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Leur point commun? Leur engagement pour préserver la nature. C’est ce qui a lié le prince Albert II et Alick Tipodi faisant de leurs échanges réguliers depuis 2018 le sel d’Alick et Albert, un documentaire de 90 minutes, réalisé par Douglas Watkin, qui sera présenté avant-première ce mercredi, 13 octobre, en ouverture du Festival des Antipodes, à Saint-Tropez.

Une rencontre en 2016

À l’origine de cette amitié, une rencontre liminaire en 2016, alors qu’Alick Tipoti fait partie de la trentaine d’artistes présentant leurs travaux au Musée océanographique pour une grande exposition sur l’art des peuples de la mer en Océanie, baptisée Taba Naba.

"Un flux de sympathie s’est créé entre les deux hommes et Alick Tipoti a proposé au souverain de venir à la rencontre de sa communauté sur l’île de Badu dans le détroit de Torrès pour voir sa façon de vivre et l’équilibre entre sa communauté et l’océan", raconte le directeur de l’Institut océanographique, Robert Calcagno, témoin de l’échange.

C’est lui que le souverain charge en 2018 pour organiser le voyage vers Badu, une mission qui s’inscrira au cœur d’un déplacement princier dans le Pacifique. Pendant quatre jours et demi, le prince Albert II va vivre au rythme de ce petit caillou au large de l’Australie, à 14.000 kilomètres de la Principauté. Et partager le quotidien de ses habitants. "Une vie très locale » se remémore Robert Calcagno, lui aussi du voyage. « Il n’y avait ni grand hôtel, ni protocole. On a vécu avec la communauté, qui n’avait jamais vu d’ailleurs un chef d’état sur ses terres. Le prince est allé comme tout le monde faire ses courses pour acheter à manger et préparer des barbecues. C’était une parenthèse hors du temps pour lui, dégagé des ses obligations. On le voit dans le film la plupart du temps en short et tee-shirt, prenant le temps de vivre avec la nature".

Guidé par la famille Tipoti, le prince a rencontré les différentes communautés badugals de tous âges.

Une réflexion sur le rapport de l’homme à la nature

Une manière de se rendre compte de ce lien avec la nature qu’ils ont su conserver, vivant de la nature, pratiquant une pêche respectueuse mais protégeant leur environnement. "Le film raconte cette amitié improbable mais aussi et surtout fait part des échanges, des observations sur le rapport entre l’homme et la nature et la réconciliation nécessaire des sociétés occidentales avec la nature en se rendant compte de la menace que nos actions font peser sur ces communautés. Exemple? La petite île est très plate et quand l’océan monte de 50 centimètres, ça crée de graves problèmes pour eux" détaille Robert Calcagno, également producteur exécutif du documentaire.

C’est une équipe australienne autour de la productrice Trish Lake qui réalisé ce film financé par l’équivalent du CNC australien. Le réalisateur, Douglas Watkin, est d’ailleurs natif de ces îles. Après l’avant-première tropézienne, une sortie en salles est envisagée début 2022 en Australie, puis en Europe.

"Ce n’est pas un blockbuster" prévient Robert Calcagno, "vous ne verrez pas le souverain sauter d’un hélicoptère. Le film est dédié à un public ciblé géographiquement et je sais qu’il est très attendu en Australie et particulièrement dans la région du Queensland, car c’est un film poétique, qui vit au temps de l’île de Badu".

Le souvenrain entouré par la famille Tipoti, sur l'ïle de Badu en 2018. Photo Ariel Fuchs/Monaco Explorations.

Sur l’île, il a pris un globe pour montrer aux habitants où se trouve Monaco

Bien sûr, depuis Monaco, dans le tandem Alick et Albert, on connaît davantage le second que le premier. Sculpteur, graveur, peintre, danseur, linguiste, Alick Tipoti est à sa manière un activiste, défenseur de la nature sur son île pacifique de Badu. "C’est un homme intellectuellement très puissant, curieux, qui s’intéresse énormément aussi à la communauté occidentale" le décrit Robert Calcagno qui l’a accueilli pour la première fois à Monaco en 2016 à l’occasion de l’exposition Taba Naba. Point de départ de ce lien avec le souverain.

"Ils connaissaient Grace Kelly"

En se rendant sur l’île fin 2018, répondant à l’invitation d’Alick Tipoti, le prince Albert II a pu échanger en anglais avec les locaux, dont certains ne savaient pas grand-chose sur la Principauté.

"Le prince a montré sur un globe ou se trouvait Monaco, et les habitants ont été impressionné que l’île de Badu soit plus grande que la Principauté" se remémore avec humour, Robert Calcagno.

"Certains avaient entendu parler de Monaco, mais l’élément que connaissaient la plupart c’était Grace Kelly! Quand le souverain a rencontré les aînées de la communauté, elles lui ont fait part de leur admiration pour sa mère, cela a donné lieu à des échanges très émouvants".

"Fasciné et admiratif"

Quelques mois après cette mission à Badu, Alick Tipoti est, à son tour, revenu à Monaco avec sa femme et sa fille aînée, poursuivre ses échanges avec le souverain au Palais princier.

"Il a été très impressionné, à la fois fasciné et admiratif de la notion de confort, de qualité, de luxe. Mais ensuite, la rapidité, le trafic, le bruit de la ville l’effrayaient. Je crois qu’il était heureux de rentrer chez lui".

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