Entre Jackie Stewart et la Principauté, il y a forcément la Formule 1 en commun. Mais aussi le cinéma.
En 1971, il domine le tourniquet monégasque et remporte le Grand Prix sous le regard du cinéaste Roman Polanski, qui en tire un film documentaire, Weekend of a champion, devenu culte dans le monde de la F1 où l’on voit évoluer l’Écossais, champion du monde à l’époque, dans son quotidien et sa préparation de course.
Un demi-siècle plus tard, c’est avec un autre documentaire que Sir Jackie Stewart a marqué ce jeudi soir sa participation à ce 79e Grand Prix.
Des images d’archives inédites
Dévoilant en avant-première Stewart, un documentaire de 93 minutes, réalisé par Mark, son fils, qui raconte l’homme et le pilote, aujourd’hui doyen des champions du monde de Formule 1, avec trois titres acquis entre les années 60 et 70.
De ses débuts à Glasgow jusqu’à son combat dans les années 70 pour sécuriser les courses, après qu’il a vu mourir en course nombre de ses pilotes amis.
Beaucoup d’images d’archives inédites et restaurées ont aidé le réalisateur à composer ce long-métrage qui devrait connaître une sortie internationale dans les prochains mois.
Le prince Albert II a eu la primeur, ce jeudi soir, d’une projection avec une poignée d’invités de la famille Stewart triés sur le volet… et appartenant forcément à la grande famille de la F1. À l’entrée de la salle se croisaient notamment les anciens pilotes Damon Hill, Bruno Senna, le patron de l’écurie Red Bull, Christian Horner, et sa compagne, la chanteuse Geri Halliwell.
Tous réunis dans cette soirée organisée par Sonia Irvine et donnée au profit de l’association Race Against Dementia, fondée par Jackie Stewart, afin de financer des recherches pionnières sur la prévention et la guérison de la démence. Une maladie dont souffre depuis plusieurs années son épouse Helen.
"La Principauté a une place importante dans ma vie"
Vous avez choisi Monaco pour la primeur de ce documentaire qui vous est consacré, que raconte-t-il?
Plus qu’un documentaire, je dirais que c’est un film, qui parle de ma vie et qui a été réalisé par mon deuxième fils, Mark, qui est très créatif. Je ne l’ai pas regardé en entier avant cette projection, car je suis heureux de le découvrir en intégralité ici à Monaco. La Principauté a clairement une place importante dans ma vie. Ma première victoire majeure en Formule 3, c’était à Monaco. Puis j’ai gagné trois Grands Prix de Formule 1 ici. C’est un endroit spécial, où j’ai passé beaucoup de vacances en famille. Un endroit où j’ai rencontré le prince Rainier, la princesse Grace. Vous savez, je connais le prince Albert depuis qu’il est petit garçon (rires). C’est un homme très généreux, je suis heureux de l’avoir comme ami.
Cinquante ans en arrière, il était déjà question de cinéma pour vous à Monaco, quand Roman Polanski vous a suivi avec sa caméra lors du Grand Prix en 1971 pour réaliser Weekend of a champion…
C’est vrai. Roman était un bon ami et c’était assez peu usuel pour lui de filmer cet univers, très loin de celui de ses films. Mais je crois que c’est un bon choix. Monaco a une place majeure dans l’histoire de la Formule 1, les plus grands pilotes au monde ont gagné à Monaco. Pour moi, Monaco a toujours été spécial, c’est glamour, coloré, c’est festif. C’est pour ça que la Riviera est une des meilleures capitales de la jet-set.
Vous avez été champion plusieurs fois sur le circuit monégasque. Qui sera le champion dimanche selon vous?
Ce que je peux dire, c’est que c’est une bonne saison, où l’on assiste à une belle compétition. L’écurie Ferrari est en forme. Du côté de Verstappen et Red Bull, il y a eu de bonnes expériences récentes, pour savoir que faire et quand le faire avec le succès que l’on connaît depuis le début de la saison. Mercedes est moins dominant que les années précédentes, même si je pense qu’ils vont revenir, peut-être pas au niveau d’avant. Ceci dit leur jeune nouveau pilote anglais [George Russell N.D.L.R.] est très efficace, très rapide. Cette saison a beaucoup de potentiel pour être moins ennuyeuse que certaines dans les années précédentes, où il y avait un petit peu trop de Mercedes. Ce qui a affecté, je crois, un peu la discipline. Car le public attend de voir davantage de compétition. Et c’est ce que nous verrons cette année !
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