Vos impressions sur le Festival de Cannes?
Il avait l’air plus calme que d’habitude. Le résultat du palmarès montre combien Cannes conserve une grande exigence cinéphile. Pour moi, c’est très objectivement La Mecque, le temple ou l’église du cinéma mondial parce que ce festival fait entrer en religion ou rend impie.
Etre porte-parole de la conviction féministe de L'Oréal, qu'est-ce que cela veut dire?
C’est, pour moi, aujourd’hui, la solidarité et la nécessité, pour les femmes visibles dont je fais partie, d’être des "agents d’intervention" pour toutes les non visibles, celles en proie à des difficultés conjugales intolérables, à des agressions qu’elles n’osent dénoncer. Quelle réjouissance de voir que ses barrières-là lâchent autour d’elles et en elles! Que des femmes trouvent le courage pour dénoncer ça, me remplit d’espoir.
"Sois belle et tais-toi", c'était un commandement au début de votre carrière...
Oui, et soumise au regard du désir des hommes, d’abord. Et ce, même si je me suis toujours escrimée à ne pas vouloir m’en rendre compte. J’étais dans le déni parce que j’en sentais la dangerosité et j’avais du mal à m’avouer que je trouvais ça obscène. C’est pour ça que je trouve bien que nous puissions dire aujourd’hui: "Nous sommes peut-être des gogo-girls dans le club de votre imaginaire, mais nous ne sommes pas des call-girls."
La révolution des femmes
Le dépôt d’une plainte contre Luc Besson pour viol, un choc?
C’est évidemment une annonce choquante.
Y a-t-il une révolution des femmes?
Absolument! Toutes, par leurs actions, disent : "C’est fini!" C’est une vraie métamorphose. Les ricanements sont devenus futiles. Ça suffit de nous dire: " Ce n’est pas grave… Les choses s’oublient…" Non! Ce n’est pas vrai!
Est-ce que l’on vous propose aujourd’hui des rôles qui correspondent à votre maturité d’actrice?
Il y a plein de rôles pour les femmes. C’est à nous de les inspirer aux scénaristes et metteurs en scène. D’ailleurs, comme par hasard, à Hollywood et dans le monde du cinéma, des rôles de femmes apparaissent, jaillissent alors que, soit disant, il n’y en avait pas pour les femmes de plus de 40 ans.
Avez-vous regardé la retransmission du mariage d’Harry et Meghan?
Oui, comme je crois 7,5 millions de Français. C’est une monarchie passionnante! Et cette union pluriethnique est vraiment magnifique. Je souligne aussi que la profession de cette jeune femme n’est pas diabolisée (rires).
Retrouvez l'intégralité de l'interview ce mardi 22 mai dans Nice-Matin et Monaco-Matin.
commentaires