Témoignage: "J'ai rencontré l'amour à 70 ans"

L’amour peut frapper à notre porte à tout âge. Michel, un jeune nonagénaire cagnois, a rencontré l’amour à près de 70 ans, alors que son couple n’en est plus un. Sa dulcinée, de vingt-deux ans sa cadette, est alors adepte d’une secte, dont il parviendra à la faire sortir. Vingt années plus tard, les deux jeunes époux continuent de filer le parfait amour.

Nancy Cattan Publié le 10/07/2023 à 00:01, mis à jour le 13/07/2023 à 09:54
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Il lui aura fallu atteindre l’âge de 69 ans pour connaître l’amour. Cet amour qui donne tout sans rien attendre. Cet amour plus attentif à l’autre qu’à soi-même. Cet amour qui ne réclame pas de preuves parce qu’il n’en a pas besoin. La rencontre entre le presque nonagénaire Cagnois et celle qui partage sa vie depuis plus de vingt ans à présent est venue bouleverser un quotidien fait de peines et de contraintes. Depuis trente ans, la vie de Michel était en effet dédiée à l’accompagnement d’une femme, épousée alors qu’il n’avait que 21 ans, et touchée à l’âge de 40 ans par une maladie d’Alzheimer. "Mais bien avant, elle avait commencé à manifester des troubles du comportement qui affectaient toute la famille. Nous ne formions plus un couple, elle avait imposé que nous faisions chambre à part."

Épuisé, mais déterminé à l’assister jusqu’au bout, Michel reste sourd aux mises en garde de ses propres enfants et refuse de placer son épouse en institution. Son seul loisir: rédiger des billets d’humeur et d’humour sur le site d’un journal consacré à la finance et à la bourse. "Je signais “tonton”. Ça m’occupait beaucoup, d’autant que j’essayais de répondre à tous les courriers qui me parvenaient. Jusqu’au jour où j’ai reçu une lettre signée “votre nièce”. Une femme me disait son admiration pour mes billets et ce qu’ils laissaient transparaître de ma personnalité."

Suivent de longs mois d’échanges épistolaires. Avant des rencontres physiques, charnelles. "Notre premier rendez-vous a eu lieu dans une station de métro, à Paris, où je résidais alors. Puis nous sommes allés dans la chambre d’hôtel que j’avais réservée… Et nous y voilà."

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"J’étais conquis par sa naïveté"

Mais Marianne, de vingt-deux ans sa cadette, n’est pas libre. "Elle était mariée à un psychiatre et vivait dans une secte." Fort de son réseau, Michel va tout mettre en œuvre pour détruire cette organisation. "J’ai commencé par conseiller à Marianne, de déclarer à tous les membres -ils avaient coutume de se confesser en public- qu’elle avait un amant." Offensé, le mari va demander le divorce. "La secte a été rapidement dissoute et le gourou incarcéré."

Si Michel continue alors de retrouver régulièrement sa jeune maîtresse, il ne se décide toujours pas à quitter son épouse, et s’épuise à prendre soin d’elle. "Tu vas crever papa,
il faut placer maman dans un établissement", le supplie son fils. Michel n’en a cure. Jusqu’au jour où, épuisé, il s’évanouit et chute du haut des escaliers. Ses multiples fractures le clouent pour quelques mois dans un fauteuil roulant. Il ne peut plus tenir son rôle d’aidant, son épouse sera institutionnalisée, et c’est son fils qui va solliciter Marianne pour qu’elle accueille Michel. Elle va aussitôt lui ouvrir sa porte. "Elle me trouvait drôle et intelligent, moi, j’étais conquis par sa naïveté. Il fallait l’être pour tomber dans le piège des sectes!" Et Michel ne cache pas que son premier élan vers la jeune femme était d’abord guidé par son désir de l’aider. "C’est mon côté protecteur qui a parlé; c’est seulement dans un
second temps que je suis tombé amoureux d’elle. Et je suis passé progressivement du père à l’amant." La différence d’âge -Marianne a le même âge que la fille de Michel- ne gêne pas le couple.

"J’étais un jeune amoureux"

"Si je ne me regardais pas dans le miroir, j’étais un jeune amoureux. Jamais jusque-là, je n’avais éprouvé un tel amour; ce qui me donnait du bonheur, c’était de lui en donner, physiquement, mentalement. En fait, son bonheur, c’est le mien", témoigne avec beaucoup d’émotion Michel en passant de l’imparfait au présent. Vingt ans se sont écoulés depuis que Michel a rencontré Marianne, aujourd’hui âgée de 67 ans. "Nous sommes passés d’Éros (symbole de l’amour dans sa dimension sexuelle, Ndlr) à Agapé (amour universel, altruiste qui donne 'gratuitement', de manière désintéressée, sans attendre de retour, Ndlr)", résume joliment Michel, féru de culture philosophique grecque...
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La suite dans Nouvelle Ere

Découvrez la suite du témoignage de Michel et l'interview du Dr Carol Burté, spécialiste en santé sexuelle, dans notre magazine Nouvelle Ere.

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