Il le sait bien et il semble désormais s’en accommoder. À un moment ou l’autre d’une discussion, l’ombre de son iconique paternel fera toujours son apparition. À moins que son interlocuteur lutte de toutes ses forces pour éviter de lancer le sujet sur le tapis. Ce qui se verra peut-être encore plus.
"Moi aussi j’ai des choses à dire. Il y a plein d’artistes aujourd’hui qui s’inspirent de mon père musicalement, dans les textes, etc. Et ils ont leur propre carrière. Pourquoi pas moi?", s’interrogeait Lulu Gainsbourg dans une interview pour Jack, le média musique de Canal +. À 36 ans, Lulu se dit "fier de ce nom". "Je l’affirme", ajoute-t-il.
Avec quatre albums au compteur, celui qui a appris le piano dès sa tendre enfance, avant de fréquenter le prestigieux Berklee College of Music, aux Etats-Unis, puis de bifurquer vers Londres, est désormais un artiste accompli, n’hésitant pas à voguer d’une envie à l’autre.
Electro, mots d’amour et rêverie
Sur Replay, concept album sorti en 2021, il narrait plus qu’il ne chantait, dans une atmosphère cinématographique plutôt crépusculaire. Un disque forgé par son souhait de toucher à la musique électronique, après avoir découvert tardivement Kraftwerk.
Côté textes, il a laissé la main à sa compagne, Lili, qui lui a offert des chansons en français, teintées d’amour. "Pour le reste, on a fait des jams en studios à New York et cela a donné une sorte d’histoire, avec un fil conducteur", nous explique Lulu Gainsbourg au téléphone.
Le retrouver dans la peau d’un conteur n’a rien d’incongru, à écouter Lucien Ginsburg, son vrai nom. "Depuis que je suis né, je me sens rêveur. Ce n’est pas facile tout le temps. Cela te permet de réfléchir différemment. Et parfois, certaines choses te font revenir à la réalité. On ne peut pas rester tout le temps dans le rêve..."
"La Javanaise" baptême de plongée et équitation
À Nice, c’est en tout cas un cadre féerique qui l’attend. "J’ai vu les photos du château de Crémat, ça a l’air magnifique", confirme le Parisien, qui avait déjà eu l’occasion de faire un saut sur la Côte d’Azur, début juin, pour l’inauguration de la plage La Javanaise, un établissement ouvert à Beaulieu-sur-Mer par le footballeur niçois Hugo Lloris avec plusieurs associés, dont l’ancien rugbyman Christian Califano et l’homme d’affaires Cédric Messina.
"C’était super sympa et assez festif. Évidemment, je suis très content qu’un établissement soit appelé ainsi. J’ai eu l’occasion de reprendre La Javanaise et de chanter quelques-uns de mes morceaux ce soir-là."
Plus jeune, Lulu Gainsbourg venait parfois du côté de Villefranche-sur-Mer. "Pour l’anecdote, c’est là que j’ai fait mon baptême de plongée", s’amuse-t-il. "Je suis également venu dans la région à plusieurs reprises pour des compétitions d’équitation."
Libéré sur scène
Aujourd’hui emballé à l’idée de se retrouver sur scène, Lulu a pourtant longtemps eu du mal à franchir l’obstacle. Le déclic est survenu il y a cinq ans, à l’occasion d’une série de shows au Café de la danse, à Paris.
"Je ne sais pas pourquoi c’est tombé à ce moment-là. Avant, j’avais un trac pas possible. Après ça, j’ai commencé à prendre un peu plus confiance, en me disant que c’était comme si j’allais jouer avec mes potes dans un appart, en toute intimité. Avant, je manquais un peu d’assurance et puis d’expérience aussi. C’est comme un vin, il lui faut du temps pour devenir meilleur."
L’un de ses plus grands plaisirs? Voir des "curieux" repartir avec le sourire à la fin d’un concert. Il devrait y en avoir à Nice...
>> Lulu Gainsbourg en concert. Mardi 8 août au Château de Crémat, à Nice. Tarifs: de 29 à 35 euros. Renseignements: chateaucremat.com
"Replay", "T’es qui là?" et des nouveautés
Sans le savoir, les 500 invités au lancement de la plage privée La Javanaise ont peut-être découvert en avant-première de nouveau morceaux signés Lulu, l’intéressé étant passé à plusieurs reprises en studio depuis le début de l’année.
"Je travaille effectivement sur un cinquième album. En ce moment, sur scène, je pioche dans les précédents, surtout Replay et T’es qui là. Puis, je teste quelques nouveautés. Je suis assez excité parce que je vois qu’elles plaisent bien au public."
Sans trop en dévoiler, en évoquant, entre autres, avoir été inspiré par le groupe anglais Metronomy, Lulu Gainsbourg assure vouloir présenter "plusieurs singles" d’ici la fin de l’année.
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