Annick Dubois, musicologue, l'avait rappelé en ouverture : « Créé à la fin du 19e siècle dans la communauté noire issue de l'esclavage, le "tango" (mot qui désigne à la fois l'endroit où l'on parque les esclaves avant l'embarquement et l'endroit où l'on danse la "milonga") est né d'une rythmique afro, de musiciens italiens jouant sur des instruments allemands des mélodies d'Europe de l'Est avec des paroles qui viennent des zarzuelas espagnoles ». Jouée sur un bandonéon - petit accordéon venu d'Allemagne - soutenu par des cordes, cette musique est progressivement sortie des bordels de Buenos Aires pour devenir musique populaire avant de gagner ses lettres de noblesse et être jouée en concert, empruntant au baroque, au concerto, à la fugue et à l'opéra. Elle finira même par devenir musique savante, mâtinée de jazz et de contrepoint. Et c'est toute cette évolution - entre musique à faire danser et musique à écouter - que nous ont donné à éprouver les très talentueux musiciens du quintette Respiro. Trois d'entre eux - Sébastien Innocenti (bandonéon), Sabrina Condello (violon) et Dorian Marcel (contrebasse), ont étudié et/ou joué avec l'orchestre de Monaco. Emilie Aridon-Kociolek, très applaudie au piano - et Fabio Lo Curto, à la clarinette et clarinette basse, complètent la formation. A la fin de leur concert, ils ont reçu de longs applaudissements du public, heureux et reconnaissant du voyage, si riche, qui lui avait offert.
Sylvia Origlia, présidente d'Ars Viva, organisatrice du festival, donne rendez-vous aujourd'hui, à 20h30, en l'église Saint Michel pour un nouveau concert exceptionnel : musique vocale de la Renaissance Italienne avec la « La Callas » du baroque, la soprano Maria-Cristina Kiehr. Encore un concert à ne manquer sous aucun prétexte.
commentaires