"J’ai mis 20 ans à trouver ma couleur": Christophe Maé plus que jamais solaire à travers son sixième album

Christophe Maé est de retour ce vendredi avec un sixième album marqué par des rythmes solaires et des textes mélancoliques. En tournée, il passera par Sainte-Maxime cet été puis à Toulon, Marseille et Nice cet hiver.

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Amélie Maurette Publié le 17/03/2023 à 17:30, mis à jour le 20/03/2023 à 19:25
Le chanteur passera par Sainte-Maxime cet été puis à Toulon, Marseille et Nice cet hiver. Photo Fabien Vieilletoile

Il décroche, en retard mais content de parler de son nouvel album malgré le planning promo chargé. "C’est parce que je suis bavard", s’excuse Christophe Maé, qui répond depuis chez lui, dans son studio, "où (il a) enregistré une grosse partie de l’album, sur les hauteurs d’Aix-en-Provence". "C’est drôle la vie", son sixième disque studio, le natif de Carpentras en est "fier". Sur des arrangements solaires et solides, il invite des artistes d’horizons différents et livre une pop métissée, enrichie des ses nombreuses influences. A 47 ans, dit-il, Christophe Maé est enfin "là où (il) voulait être musicalement".

La réédition de "La Vie d’artiste", en 2021, marquait un virage vers les musiques du monde, c’est confirmé avec ce sixième album…

Complètement. C’est une musique qui est ancrée en moi. J’ai un pied sur le continent africain, c’est clair. Dans les rythmiques, les mélodies, il y a un truc plus fort que tout. Allez savoir pourquoi, je suis un petit mec du sud de la France… En même temps, je le sais, pourquoi: parce que mon père était musicien et mélomane et qu’à la maison j’ai écouté des centaines de disques, autant de classiques de la chanson française qu’Ali Farka Touré, Cesária Évora, Robert Johnson et les pionniers du blues, Louis Armstrong… J’ai trouvé cette couleur musicale très tôt et c’est vrai qu’aujourd’hui, je fais toujours de la chanson, de la pop française, mais épicée par tout ça. Parce que j’ai la chance aussi, d’avoir rencontré des musiciens géniaux venus d’ailleurs.

La rencontre au départ de ce disque, c’est celle avec la voix de la Cap-Verdienne Ceuzany?

Effectivement. Je suis là, il y a un an et demi, j’écoute de la musique comme tous les matins à la recherche de quelque chose pour composer. J’écoute un mix "Cesária Évora" et là… j’entends Ceuzany Pires. Je ne connais personne au Cap-Vert mais je me renseigne et j’arrive à avoir le numéro de José Da Silva, le producteur de Cesária Évora. Je lui dis que la voix de Ceuzany m’a hanté et que j’aimerais la rencontrer, il me dit qu’elle est à Mindelo sur l’île de São Vicente, où vivait Cesária… Je suis parti là-bas quelques mois après. Pour la rencontrer et parce qu’il se passe toujours quelque chose quand je bouge. Aller à la découverte d’une autre culture, être émerveillé, je suis toujours en quête de ça. Ça a matché immédiatement, je suis resté là-bas trois semaines et on a fait cette chanson, ‘‘Pays des merveilles’’.

La Béninoise Angélique Kidjo, les Maliens Amadou et Mariam… Comment arrivent ces connexions?

Quelques mois plus tard, je fais une autre chanson, ‘‘L’Amour’’, je sors cette mélodie et j’entends Amadou et Mariam! Je leur ai dit que cette chanson leur ressemblait, que j’y parlais de la longévité de l’amour… ça s’est fait naturellement. Mon album s’appelle ‘‘C’est drôle la vie’’et c’est exactement ça: il y a vingt ans je chantais ‘‘Je pense à toi’’ d’Amadou et Mariam dans les piano-bars et là je les invite sur l’album. Le temps passe et c’est incroyable. Angélique Kidjo, elle traverse le temps! Quand je la sollicite, je sais qu’elle n’a pas de temps à perdre mais je l’imagine tellement sur ce morceau ‘‘C’est drôle la vie’’... La chanson lui a parlé, ça résume cette idée, ‘‘c’est drôle la vie comment elle passe’’.

Ce temps qui passe vous l’avez chanté plusieurs fois. C’est quoi vieillir, pour vous?

Ce n’est pas que ça me préoccupe… Dans cet album, je chante la vie, avec ces alternances. La chance qu’on a, l’urgence de vivre. J’ai écrit ‘‘trop jeune pour être vieux et trop vieux pour être jeune’’, je conclus ce morceau, ‘‘Trop jeune’’, par: ‘‘Dans une main mes parents, dans l’autre mes gamins, entre ce temps qui fout le camp et celui qui vient’’. Le temps qui passe, c’est aussi la transmission, c’est une piqûre de rappel pour moi, que j’ai une chance inouïe et que ça n’est pas éternel. Ce disque, je l’ai écrit sur deux ans et je ne me suis rendu compte qu’à la fin que le fil rouge c’était le temps qui passe. La fragilité de la vie.

Des clins d’œil dans les textes, dans le clip de ‘‘Trop jeune’’... Vous vouliez rendre hommage aux artistes qui vous ont donné envie de jouer?

Oui après, il y en a tellement… Mais c’est vrai que, pour parler musique, plus ça va et plus je me trouve, j’ai mis vingt ans à trouver ma couleur musicale et aujourd’hui je suis là où je voulais être, musicalement. Entouré des musiciens qui viennent des quatre coins du monde qui me donnent cette couleur solaire.

Christophe Maé en concert. www.christophe-mae.fr

 

Samedi 15 juillet, à 21h30. Théâtre de la Mer, à Sainte-Maxime. Tarifs: 42 et 55 euros.

Rens. www.sainte-maxime.com

Dimanche 22 octobre, à 18h. Zénith de Toulon. Tarifs: de 40 à 80 euros. Rens. www.zenith-toulon.com

Samedi 9 décembre, à 20h. Le Dôme, à Marseille. Tarifs: de 40 à 80 euros. Rens. www.dome.marseille.fr

Dimanche 10 décembre, à 18h. Palais Nikaïa à Nice. Tarifs: de 40 à 80 euros. Rens. www.nikaia.fr

Christophe Maé à Nice, en septembre 2021, premier concert au Nikaïa après la levée des contraintes sanitaires. Photo F. Ch..

En tournée avec des batucadeiras du Cap-Vert

"Cet album est fait d’une manière très organique, il y a quinze, vingt musiciens qui sont passés en studio et qui m’accompagnent sur scène", souligne celui qui s’est pris de passion pour l’harmonica ado en écoutant Stevie Wonder. "partir du mois de septembre, Ceuzany Pires sera sur la tournée et elle vient avec un groupe de huit batucadeiras qui me font l’honneur de prendre la route à mes côtés, jusqu’à Noël."

Ce sont elles que l’on voit dans le clip de "Pays des merveilles", tourné là-bas. "Je suis allé les écouter un soir sur les hauteurs de São Vicente avec Ceuzany qui m’a dit: ‘’Viens, je te fais découvrir des copines’’. Et là, c’était la transe, tu ne peux pas tenir en place, ces femmes m’ont fasciné et j’ai envie de les faire découvrir aux gens qui m’apprécient en France, en Suisse, en Belgique."

Sur scène avec le sudiste entre autres, un saxophoniste new-yorkais, Allen Hoist; un chanteur et percussionniste cubain, Piro Barrios; un guitariste du Togo, Amen Viana; un trompettiste de jazz de Madagascar installé à Antibes, Renaud Gensane…

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