Venturi en piste avec une moto électrique pensée et taillée pour battre le record du monde de vitesse

Venturi vers un nouveau record? La firme monégasque vient de présenter la Voxan Wattman, une moto électrique pensée et taillée pour battre le record du monde de vitesse en Bolivie (329 km/h). Une tentative retardée par le Covid

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Thibaut Parat Publié le 03/07/2020 à 07:00, mis à jour le 03/07/2020 à 07:07
C’est Max Biaggi, plusieurs fois sacré champion du monde en moto de vitesse, qui prendra le guidon de l’électrique Voxan Wattman. Objectif : 330km/h minimum. (DR)

Une enveloppe futuriste, des courbes épurées. Une morphologie pensée par le designer Sacha Lakic pour flirter avec des vitesses délirantes. Secrètement assemblée au cœur des ateliers du groupe Venturi, à l’abri des regards indiscrets, la Voxan Wattman a désormais un « visage ».

Son nom rentrera, peut-être, bientôt dans l’Histoire comme la moto électrique la plus rapide du monde. Ce mois de juillet aurait dû être fatidique pour les équipes techniques et de développement de Venturi.

Le bolide, au châssis en acier aéronautique, était censé s’envoler pour la Bolivie où, sur le lac salé d’Uyuni, Max Biaggi devait le pousser dans ses retranchements. Objectif affiché pour le multiple champion de moto : dépasser la barre des 330 km/h au compteur et envoyer aux oubliettes le record de Ryuji Tsuruta [329 km/h à l’automne 2019, ndlr]. Mais un satané virus, le Covid-19 pour ne pas le citer, est passé par là. Repoussant la tentative à… juillet 2021.

Des tests sur un tarmac

 

« Climatiquement parlant, c’est la meilleure période pour nous, confie Franck Baldet, directeur technique du groupe Venturi. C’est un mois durant lequel les températures sont basses et il n’y a plus de pluie. S’il pleut, le sel est mouillé et le sol n’est plus assez dur et compact. » Déjà que le sol de ce désert, perché à 3 700 mètres d’altitude, n’est pas le plus stable qu’il soit.

Tutoyer de telles vitesses ne s’improvise pas. Quand bien même on est une tête brûlée de la trempe de Max Biaggi. Pendant de longs mois, les équipes de Venturi ont testé l’engin en coulisses. Deux aspects ont focalisé leur attention : la stabilité à haute vitesse et la résistance à l’air, autrement dit l’aérodynamique.

Après des expérimentations en soufflerie, sans rouler donc, la Wattman a enfin pu fouler l’asphalte. A Châteauroux, toute la semaine passée, sur une piste d’aéroport de quatre kilomètres de long. Une prise en main, opérée par Max Biaggi himself, pour connaître les limites de la machine. Avec et sans carrosserie. « On a d’abord vérifié que tous les composants, sous les sollicitations répétées, gardaient leurs caractéristiques, détaille Franck Baldet. On a aussi regardé la stabilité de la moto. Si elle oscille trop, elle ne peut plus être conduite, ça devient dangereux et on tombe. Il y a des tranches de vitesse où l’on a détecté des vibrations, des oscillations. Certaines ont pu être atténuées. D’autres phénomènes continuent à persister. »

À quelle vitesse Max Biaggi a-t-il fait pousser l’engin pendant ces tests ? Le secret est bien gardé. Mais Venturi se montre très confiant sur l’avenir. D’autant qu’en matière de record de vitesse, la firme monégasque n’est pas novice. En 2016, sur l’immensité blanche du lac salé de Bonneville (États-Unis), la VBB-3, un bolide électrique aux allures de torpille, avait explosé le record de vitesse en place : 549 km/h enregistré. Historique.

Retour en ateliers

En attendant, la Voxan Wattman est retournée dans les ateliers de Venturi. Pour être désossée et de nouveau améliorée, à la lumière des récents tests en piste. « On devrait désormais faire des tests en piste une fois par mois », conclut Franck Baldet. Pour être prêt le jour J. Douze mois pour peaufiner la moto futuriste et graver son nom au panthéon des bolides les plus rapides de cette planète.

Franck Baldet, directeur technique du groupe Venturi.

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