Voici à quoi ressemblera le porte-avions de nouvelle génération appelé à remplacer le Charles-de-Gaulle d'ici 2038
Dénommé "PA-Ng", le futur porte-avions français imaginé par Naval Group a été présenté cette semaine à Paris.
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P.-L. PagèsPublié le 24/10/2022 à 10:43, mis à jour le 24/10/2022 à 11:52
Vue de ce à quoi ressemblera le porte-avions de nouvelle génération appelé à remplacer le Charles-de-Gaulle à partir de 2038.Photo DR Naval Group
Certes, le porte-avions de nouvelle génération (PA-Ng), appelé à remplacer le Charles-de-Gaulle à l’horizon 2038, est encore loin de flotter. Mais chaque information, chaque événement le concernant passionne.
La nouvelle vidéo dévoilée mardi dernier lors du passage du ministre des Armées Sébastien Lecornu sur le salon Euronaval l’a une nouvelle fois démontré.
Quant à la maquette du PA-Ng présentée sur le stand de Naval Group, elle a inexorablement attiré les visiteurs. Et ce n’est pas Thierry Lagauche qui dira le contraire.
Le chef de projet et architecte d’ensemble aviation Thierry Lagauche et Stéphane Cordier, le directeur technique de la maîtrise d’œuvre du porte-avions, autour de la maquette du futur remplaçant du Charles-de-Gaulle.Photo P.-L. P..
Le choix assumé d’un seul îlot
Ancien marin, ce dernier est chef de projet et architecte d’ensemble aviation chez Naval Group, et travaille depuis plusieurs années déjà sur le remplaçant du Charles-de-Gaulle. Des esquisses à l’avant-projet sommaire, il a tout suivi de près et est intarissable sur le sujet. Que ce soit sur les grandes lignes du futur navire amiral de la Marine, ou sur de plus petits détails, il est capable de tout expliquer, de justifier le moindre choix. Comme celui d’un îlot unique, situé très en arrière, alors que de nombreux porte-avions récemment construits ou en projet en possèdent deux. "On a tout envisagé, tout essayé, même un îlot en forme de goutte d’eau. Et, que ce soit en termes de circulation des avions sur le pont d’envol ou d’aérologie, la solution d’un îlot unique positionné très en arrière, qui offre une autonomie plus grande au spot hélicoptère s’est imposée. Faire le choix de deux îlots est une aberration."
Si le PA-Ng n’aura qu’un îlot, en revanche il disposera de trois lignes d’arbres capables de le propulser jusqu’à 30 nœuds. "En cas de panne sur l’une des trois lignes d’arbres, cela nous permet de garantir une vitesse de 20 nœuds nécessaires pour récupérer les avions", explique encore Thierry Lagauche. Des avions plus nombreux et surtout plus lourds. En effet, si le Rafale, dont un standard F5 doté d’une capacité d’appontage automatique est dans les cartons de la DGA, sera toujours opérationnel en 2038, le PA-Ng sera en principe ultérieurement armé par le Scaf (système de combat aérien du futur). Un appareil de 33 tonnes contre 24 tonnes pour le Rafale.
Une 3e catapulte toujours en discussion
Trois, c’est aussi le nombre de catapultes électromagnétiques qui pourraient équiper le PA-Ng. Clairement visible dans une première vidéo révélée en avril dernier, cette troisième catapulte se fait plus discrète aujourd’hui. "Ça reste une option qui offrirait plus de souplesse dans la mise en œuvre des avions. On l’a d’ailleurs matérialisée en pointillé sur la maquette. Mais le choix définitif n’a pas encore été fait", précise Thierry Lagauche.
Les décisions industrielles, elles, ont été prises. Si, une fois le contrat de réalisation attendu pour 2025, les Chantiers de l’Atlantique se verront confier la construction du flotteur, Naval Group réalisera, outre le système de combat - sa spécialité - la fabrication des deux chaufferies K22 conçues par TechnicAtome. "On les réalisera sur notre site d’Indret et on les remorquera sur la Loire jusqu’aux chantiers de Saint-Nazaire", précise Stéphane Cordier, le directeur technique de la maîtrise d’œuvre du porte-avions.
Le chargement du cœur des réacteurs à Toulon
Ce dernier est même capable de donner le calendrier de construction du PA-Ng. "La première tôle sera découpée en 2031. Grâce à la construction par blocs, on pense pouvoir assembler la cinquantaine de tronçons du futur porte-avions en moins de douze mois. Cet assemblage devrait débuter en 2032. Il faudra ensuite compter un an d’armement à quai. Et c’est dans le port militaire de Toulon, qui dispose d’une installation nucléaire de base secrète, que s’effectuera le chargement du cœur des deux réacteurs en 2035. La première sortie à la mer étant prévue pour 2036."
C’est aussi à Toulon que le PA-Ng sera entretenu, à raison d’un arrêt technique majeur tous les dix ans, confirme Thierry Lagauche. Ce qui sous-entend une refonte des infrastructures des bassins Vauban.
Le porte-avions de nouvelle génération pourra embarquer une trentaine d’avions de combat. Non seulement des Rafale, mais aussi des Scaf (système de combat aérien du futur), plus gros.Photo DR Naval Group.L'appareil disposera d’un seul îlot sur l’arrière, notamment pour un meilleur flux des avions sur le pont d’envol.Photo DR Naval Group.Photo DR Naval Group.Photo DR Naval Group.
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