"Être inerte, c’est être battu." Faisant siens ces mots du général de Gaulle, l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine qui répète inlassablement aux jeunes marins qu’ils connaîtront le feu, en appelle à un changement d’état d’esprit.
Parmi les premières innovations tactiques destinées à surprendre l’adversaire: l’anonymisation des navires de guerre!
C’est le site spécialisé Mer et Marine qui, dans le courant de la semaine dernière, a remarqué en premier cette anomalie: septième des huit frégates multimissions (Fremm) françaises, l’Alsace n’affiche plus ni nom, ni numéro de coque! Ce qui, pour l’heure, n’est qu’une expérimentation, concerne une seconde Fremm, sans qu’on en sache davantage.
"Mais on se donne le droit de généraliser cette pratique à l’ensemble de la série, voire à d’autres types de bateaux", glisse le capitaine de vaisseau Alexandre Marchis, porte-parole de la Marine nationale.
Les Anglais précurseurs
Piquée aux Anglais qui l’avaient visiblement utilisée lors de la guerre des Malouines en 1982 - "dernier gros conflit où il y a eu de la casse navale", cette pratique d’anonymisation a pour but de "créer un brouillard de guerre informationnelle", déclare encore le commandant Marchis.
Et d’expliquer: "En restant volontairement discret sur l’identité des bateaux qui constituent le groupe aéronaval, on cherche l’imprévisibilité. On rend plus compliqué le travail de nos compétiteurs qui auront plus de difficultés à comprendre notre posture, à lire nos intentions. Si on ne dit pas quels bâtiments de guerre accompagnent le Charles de Gaulle, si on reste évasif sur le programme de la mission, ça devient plus compliqué pour nos compétiteurs de planifier leurs actions."
Mais dans cette guerre informationnelle, cette "influence" érigée en "fonction stratégique" par le Président de la République, le masquage des noms et des numéros de coques n’est que "la partie émergée de l’iceberg", lâche le porte-parole de la Marine nationale. Sans préciser les autres innovations mises en place.
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