Venues à Monaco pour voler : deux mois ferme

C'est l'histoire de deux Roms, « visiteuses » fugaces de l'immeuble des Carmes dans l'après-midi du 19 juillet 2015.

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J.-M. F. Publié le 25/01/2016 à 05:08, mis à jour le 25/01/2016 à 05:08
archives M. A.

C'est l'histoire de deux Roms, « visiteuses » fugaces de l'immeuble des Carmes dans l'après-midi du 19 juillet 2015. Elles sonnent à une porte. L'occupant flaire une attitude hostile. Il alerte les policiers, déjà sur les dents, car la période estivale a déclenché une vague de cambriolages dans ce quartier.

Muni de leur signalement, un agent interpelle les intruses sur le boulevard d'Italie une heure plus tard. Aucun antécédent judiciaire ni préjudice subi, elles sont libérées. Sans perdre de vue la volonté du Parquet de citer ces mêmes personnes devant le tribunal correctionnel.

C'est fait. Avec le retour de Rada, la plus âgée, en Principauté et sa condamnation, le 17 novembre dernier, à quatre mois d'emprisonnement pour vol, la justice a rouvert le dossier. Mais sans Valencia. La seconde étant absente à l'audience. Qu'importe. Les deux femmes de la communauté gitane de Saint-Laurent-du-Var ont écopé de deux mois de prison ferme.

Dès les premières interrogations du président Jérôme Fougeras Lavergnolle sur les raisons de sa présence à Monaco, Rada nie à nouveau toute intention délictueuse. Elle était venue pour chercher du travail. « Avec un morceau de plastique ? lâche le président. Vous avez sonné afin de vous assurer que l'appartement était vide. Et les chaussettes ? Ce n'est pas courant en été avec des tongs… N'est-ce pas pour ouvrir la porte sans laisser de traces ? Votre cousine Valencia l'a admis : vous tentiez de commettre des cambriolages… »

« Elle s'estime innocente »

Et de poursuivre : « De quoi vivez-vous ? Comment nourrissez-vous vos enfants ? Pendant votre garde à vue, une personne vous a appelé trente-six fois sur votre portable… Pourquoi tous ces alias ? »

La prévenue murmure des bribes d'explications, entrecoupées de sanglots. « Je fais les pare-brise des voitures aux carrefours et d'autres petits boulots pour gagner ma vie… On ne se marie pas chez nous, alors on a le nom de plusieurs pères. »

Après un rappel exhaustif des faits, le procureur Cyrielle Colle incitera le tribunal à renoncer à toute clémence : « À l'époque, cette femme a toujours contesté son implication. Pourtant, les empreintes relevées sur les lieux correspondent… Quant au morceau de plastique, c'était pour pousser la gâche ! Elle n'a pas su saisir la chance offerte de ne plus apparaître en Principauté. » Trois mois ferme ponctueront les réquisitions.

Me Mohamed Kassoul, du Barreau de Nice, contestera la tentative de vol, faute de preuve, et plaidera pour une relaxe ou une peine avec sursis. Mais le défenseur appuiera surtout sur le bouton de la compassion. « Ma cliente est revenue parce qu'elle s'estime innocente. Elle accompagnait sa cousine. En fait, aujourd'hui, comme on l'a sous la main, on veut qu'elle essuie les plâtres ! C'est choquant de reprendre le dossier après l'avoir condamnée pour des faits postérieurs. Rattrapez cette incohérence ! Ce ne serait que justice ! »

Le tribunal n'acquiescera pas et condamnera les deux femmes à la même peine.

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