Un père de famille télécharge 11.500 fichiers pédopornographiques "par curiosité" à Cannes

Un Cannois âgé de 55 ans a comparu devant le tribunal judiciaire de Grasse. Il fera l’objet d’un suivi sociojudiciaire et d’une injonction de soins.

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Jean Stierlé Publié le 27/02/2023 à 07:15, mis à jour le 27/02/2023 à 07:26
"Peut-être qu’à un moment donné j’y ai pris du plaisir", avoue Jean-Philippe. Photo DR

En mars 2021 un signalement sur la plateforme Pharos (1) par l’intermédiaire de l’association Point de Contact, qui traque les contenus illicites sur Internet, alerte les services d’un téléchargement suspect. 722 fichiers pour 466 planches photos contenant des images pédopornographiques renvoient à l’adresse IP d’un individu résidant à Cannes. Celui-ci, qui vit avec sa fille, est interpellé à son domicile par les forces de l’ordre dès 6 heures du matin le 12 octobre 2021.

Son appartement est perquisitionné le lendemain ou l’on saisit du matériel informatique (PC, CD, clés USB...) Ce père de famille âgé de 55 ans, Jean-Philippe C., ancien concierge de palace reconverti en chauffeur de grande remise est natif de Rodez (Aveyron).

Placé sous contrôle judiciaire il a comparu vendredi devant le tribunal judiciaire de Grasse.

"Je me suis astreinte à visionner une partie de ces images pénibles où l’on montre de très jeunes enfants subir de véritables tortures sexuelles, des viols, jusqu’à des actes de zoophilie!", se désole la présidente du tribunal Laurie Duca.

Le prévenu, en complet veston, petites lunettes sur le nez cachant un regard fuyant semble très embarrassé. Difficile pour lui de justifier ce qui lui a valu d’être poursuivi pour enregistrement ou fixation, importation, consultation habituelle et détention, d’images à caractère pornographique d’un mineur de 15 ans.

Des faits qui pourraient remonter à 7 ans en arrière bien que la période de prévention visée s’étende de mars 2020 à octobre 2021.

"Quelque chose de quasi compulsif"

Sur l’ordinateur, on a retrouvé la trace de 10.000 fichiers effacés, en reste 1.500, avec des mots-clés saisis sur les moteurs de recherche comme "sexyteen, schoolgirl..." et d’autres qui ne laissent aucun doute sur la recherche de contenus à caractère sexuel, mettant en scène des enfants. "C’était une attirance pour l’interdit, par simple curiosité, j’avais l’impression d’être dans du virtuel", explique-t-il.

"Mais qu’est ce qui fait que de curieux vous passez à collectionneur? Il y a quelque chose de quasi compulsif chez vous!", demande la présidente.

"Peut-être qu’à un moment donné j’y ai pris du plaisir", avoue Jean-Philippe qui assure lui-même sa défense. Pour le procureur de la République Alain Guimbard, "ses explications sont très courtes, il minimise sa culpabilité". Il requiert 18 mois de prison avec sursis. Reconnu coupable le prévenu échappe à la peine de prison et fera l’objet d’un suivi sociojudiciaire (via le juge d’application des peines) et d’une injonction de soins sous le contrôle d’un médecin coordinateur.

En peine complémentaire, il lui est fait interdiction de toute activité professionnelle en contact avec des enfants, et inscription au FIJAIS, fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

1. Plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements.

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