C'est un jeune homme filiforme qui s'approche de la barre. Comme plusieurs prévenus de son âge au cours des autres audiences, toujours pour la même infraction, ce Niçois de vingt et un ans comparait devant le tribunal correctionnel pour usage personnel et détention de cannabis. Il a été surpris en train de fumer un joint sur les gradins du stade nautique Rainier III, au port Hercule. À deux pas des locaux de la Sûreté publique.
Cette scène, insolite dans une enceinte sportive qui privilégie la baignade, se déroule le 28 juin dernier. En pleine journée, où affluent les amateurs de trempette de tous âges, un employé de la piscine flaire une odeur suspecte. Il avertit les services de sécurité. Les fins limiers de la police débarquent en nombre pour détecter précisément d'où vient cette émanation inhabituelle. Très vite ils se rapprochent d'un personnage des plus détendus qui fume tranquillement un pétard.
Interpellé et conduit dans les locaux du 9, rue Suffren-Reymond, les enquêteurs découvrent au cours de la fouille que le toxicomane détient 2,08 g d'herbe dans ses poches. Le jeune homme semble tomber des nues que de telles mesures soient appliquées à son égard. Car il affirme ignorer qu'en Principauté l'interdiction de consommer du haschich est totale. Il pense que la législation demeure calquée sur la tolérance française. Amnésique ou menteur ? Pendant sa garde à vue, les policiers vont constater que le prévenu a déjà été contrôlé précédemment dans la rue Louis-Auréglia avec 1,34 g d'herbe…
Le président Jérôme Fougeras Lavergnolle, sans ménagement, prévient le fautif. « Vous avez pourtant eu un premier avertissement. Alors, comme vous vous trouvez en état de récidive, vous serez jugé pour les deux affaires… » Le procureur Alexia Brianti, sans plus de précaution, requiert une peine de dix à quinze jours d'emprisonnement assortis du sursis. Finalement, le tribunal abaissera légèrement les réquisitions du ministère public en condamnant le prévenu à huit jours avec sursis.
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