Un Néerlandais reconnu irresponsable des faits de grivèlerie

Laissant des impayés dans divers lieux de haute gastronomie, un Néerlandais accusé de grivèlerie a été reconnu irresponsable de ses actes à la suite d'une expertise psychiatrique

Article réservé aux abonnés
J.-M. F. Publié le 24/01/2017 à 05:13, mis à jour le 24/01/2017 à 05:13
Photo DR

Son visage figé, ses yeux mi-clos, son élocution peu harmonieuse, saccadée et hautaine… Une attitude qui n'avait pas échappé au président Florestan Bellinzona après une troisième comparution successive de ce conseiller financier, d'origine néerlandaise, menotté, devant le tribunal correctionnel. Chaque fois pour des faits importants de grivèlerie. À l'issue d'une demande d'expertise psychiatrique, le prévenu a été reconnu irresponsable et les juges ont déclaré qu'il ne pouvait y avoir de délit.

Si son parcours n'est plus délictueux, il aura été toutefois délicieux pour cet homme costaud de trente-trois ans, fin gastronome au demeurant. Le 11 novembre dernier, il laisse une addition impayée de 1.280 euros à l'hôtel Hermitage où il a commandé du champagne Cristal Roederer à 800 euros, plus quelques mets raffinés !

Quatre jours après, il fait bombance au « Café de Paris » pour son dîner. Plats froids et homard sont agrémentés de plusieurs verres de champagne Ruinart et de whisky prestigieux.

Arrivé à satiété, le gourmet, bien alcoolisé, est dans l'impossibilité de payer la note de 665 euros… Il est condamné à quinze jours de prison ferme.

Deux jours après sa sortie de la maison d'arrêt, le 3 décembre, il s'offre à nouveau une grande bouffe aux frais du « Quai des Artistes », sur le port Hercule. Au moment de régler l'addition de 565 euros, cet individu fait un doigt d'honneur pour un dîner composé de saumon fumé, soupe de poissons, champagne Cristal Prestige, sept vodkas… La collégiale du tribunal s'en tient cette fois aux réquisitions du ministère public avec un mois de prison ferme. À peine libéré, il réitère ses faits le 10 janvier 2017 au préjudice du « Fairmont Monte-Carlo ». Là aussi, quelques centaines d'euros partiront en fumets alléchants et bouquets puissants de grands crus.

À la dernière audience, le président, après avoir énuméré l'ensemble des infractions reprochées, évoque le rapport du médecin psychiatre du CHPG. « Le praticien conclut à des troubles psychiatriques et à la particularité du patient qui entend des voix. Pénalement, il n'est pas responsable… »

Le prévenu assure à son tour que depuis qu'il est sous traitement médical, « tout va bien ! ».

« Le tribunal a bien été avisé d'avoir demandé cette expertise, affirme le premier substitut Olivier Zamphiroff. Je noterais cependant que l'allégation des voix était absente dans les deux premières affaires. Il ne peut être condamné pénalement. Des traitements adaptés s'imposent. » Mais le maintiendra-t-on ad vitam æternam au centre hospitalier ?..

Son défenseur, Me Arnaud Cheynut, n'a pas manqué de rappeler sa demande « de vérifier l'état psychique de mon client. L'expert a estimé son absence de responsabilité. Je plaide donc encore la relaxe pour cet homme qui s'est retrouvé bloqué en Principauté et auquel il restait à peine 30 euros pour retourner aux Pays-Bas. »

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.