Deux jeunes Montois ont comparu menottés, pour la seconde fois en quelques jours, devant le tribunal correctionnel pour avoir dérobé des téléphones portables et un ordinateur chez une personne de Saint-Laurent-du-Var qui les avait hébergés gracieusement.
Une agression aux Moneghetti, le 1er avril
Ce duo, originaire de Mont-de-Marsan, s'est plus ou moins spécialisé dans le vol au préjudice de femmes.
Leur dernière agression remonte au samedi 1er avril dernier, en fin de matinée, aux Moneghetti, à l'encontre d'une dame âgée. Elle avait déposé plainte après avoir vu les deux chenapans s'enfuir en courant avec son sac. Les suspects ont pu être interpellés à la gare SNCF et ils ont été condamnés par cette même juridiction à deux mois de prison ferme (voir « Monaco-Matin » du mercredi 12 avril 2017).
C'est justement au cours de la fouille dans les locaux de la Sûreté publique que les enquêteurs ont découvert les trois appareils.
D'où provenaient-ils ? En quittant l'appartement de l'agglomération laurentine, les prévenus ont reconnu les avoir dérobés pendant que la maisonnée dormait. À l'audience, la victime explique au président Jérôme Fougeras Lavergnolle leur avoir ouvert sa porte pour aider ces jeunes désargentés.
"J'ai été choquée d'avoir été remerciée de mon hospitalité d'une telle manière!" Au final, la plaignante réclame ses affaires et un millier d'euros pour le préjudice moral.
Entre-temps, le magistrat n'a de cesse de connaître la finalité de ces appropriations frauduleuses. Il sermonne les détenus et s'interroge sur l'avenir de ces deux trublions, dont le plus âgé a déjà quatre condamnations au compteur!
Pour toute réponse, comme s'ils étaient inconscients de la gravité de leurs actes, les coupables assurent voler pour revendre leur butin. "Cet argent permet de s'acheter de quoi se nourrir. On vit dans la rue, on est sans profession et juste bénéficiaire du RSA. On s'excuse…"
Sur un ton sec, le procureur Alexia Brianti rappelle cette drôle de façon de remercier la personne qui leur a tendu la main.
"Faut-il encore faire preuve d'humanité quand on dégrade l'appartement et que l'on profite du sommeil pour rafler des objets, puis venir voler à Monaco ? Ces jeunes gens ont un passé judiciaire et il faut mettre un coup d'arrêt. Deux mois de prison ferme et restituez les trois appareils à la partie civile."
S'il faut défendre deux gamins ingrats, l'avocat Thomas Brezzo espère une sanction juste.
"Est-ce nécessaire de prolonger leur incarcération ? Mes clients ne représentent pas un grave danger pour la Société. La vie ne les a pas favorisés. Outre leur cheminement de foyers en maisons d'accueil, ils ont été traumatisés par deux familles à problèmes : abandon, divorce, suicide, rupture. Aujourd'hui, sans abri et délaissés par leurs parents, ils mesurent la dureté du milieu carcéral. Je vous demande clémence et compréhension…"
Les juges infligeront aux deux voleurs un mois de prison supplémentaire à chacun et octroieront 500 euros à la partie civile.
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