Sacré Bitcoin! Et de nouveaux investisseurs malheureux. Il s’agit d’un couple de la Principauté, attiré par la spéculation dans la cryptomonnaie proposée sur une plateforme spécialisée en ligne, apparemment fiable.
L’affaire, évoquée récemment devant le tribunal correctionnel de Monaco, a démontré que les époux, convaincus de faire fructifier leur capital dans les meilleures conditions, se sont lancés dans l’appréciation de la monnaie virtuelle les yeux fermés.
Ou du moins sans tenir compte des risques de placement de leur argent entre des mains malveillantes et aux intentions plus que douteuses.
Le couple spolié
de toutes ses économies
Ce manque de vigilance les a spoliés de la totalité de leurs économies. Alors, ils s’en sont remis à la justice pour obtenir réparation. Toutefois, dès qu’un dossier est relié à l’univers d’internet, il est rarissime de voir le présumé coupable venir la barre, car il est établi majoritairement dans des contrées lointaines.
Cependant, les commentaires du président Florestan Bellinzona (*) ont démontré à la fois l’ingénuité des victimes et l’habileté du véritable escroc pour garantir son anonymie.
"Les plaignants ont été rapidement mis en confiance avec des taux d’intérêt de 10% par mois. Le système était génial. Les mariés ne soulevaient aucune difficulté pour signer la convention soumise. Ils étaient tellement persuadés d’avoir flairé le bon filon, qu’ils avaient même donné une procuration pour stocker leur gain sur un compte approprié. Jusqu’au jour où un premier mail de la répression des fraudes réclame un versement de 23.000 euros d’impôts. Au total 253.000 euros seront soutirés au couple…"
À sec financièrement, le ménage veut récupérer ses billes! Il est décrété de recontacter le (faux) site Web. Trop tard! Il n’existe plus, comme les sommes investies.
"Pourtant, a souligné le magistrat, la banque avait alerté les deux conjoints que cette plateforme en ligne avait été classée sur la liste noire de l’autorité des marchés financiers. L’enquête, cependant, a pu remonter jusqu’au titulaire du compte en question où était déposé l’argent. Il s’agit d’un résident du département de l’Essonne (91). Entendu dans plusieurs procédures, cet individu avouait ignorer qu’il participait à une escroquerie. Certes, une personne lui avait proposé de le rémunérer pour cette activité professionnelle. Mais il pensait que les documents signés concernaient le cadre de son travail."
Les réquisitions
suivies par le tribunal
Propos peu crédibles quand deux condamnations pour extorsion entachent son casier judiciaire français. D’où la réflexion pertinente du premier substitut Valérie Sagné.
"Il est possible de rendre encore plus flou les montages d’escroquerie en employant des petites mains. Mais par sa complicité, le prévenu a favorisé l’infraction. Vous prononcerez une peine de trois mois d’emprisonnement assortie du sursis."
Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public: trois mois avec sursis.
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