Encore la drogue ! Pour juguler cette addiction aux stupéfiants, constatée au fil des audiences, la justice, dont le seul pouvoir se définit par la contrainte, arrive à convaincre des consommateurs de cesser toute absorption. C’est le cas pour un conducteur de travaux portugais, contrôlé avec 3 grammes de cocaïne pendant la période du Yacht-Show.
"Cette drogue m’aidait à me surpasser"
Devant le tribunal correctionnel, le prévenu reconnaît les faits. Dans la soirée du 29 septembre dernier, il est repéré par les policiers pour ses allers et retours fréquents dans les toilettes du Jimmy’z.
Il remet spontanément un pochon de coke. Mais au cours de la fouille, les agents en trouvent deux autres.
"Quand vous avez été entendu, note le président Jérôme Fougeras Lavergnolle, vous avez parlé d’un achat de 300 euros de poudre blanche par un contact sur WhatsApp. Le dealer vous l’a remise devant l’église Saint-Joseph. À Monaco, vous avez été déjà condamné pour conduite en état d’ivresse. Pourquoi absorbiez-vous cette substance illicite ?"
Le prévenu se laisse aller à un véritable acte de contrition.
"J’ai consommé pendant quelques mois de la neige. Je travaillais beaucoup et cette drogue m’aidait à me surpasser. Aujourd’hui, j’ai honte de moi et je suis content : cette affaire m’a fait prendre conscience de mon inconscience. C’est décidé : j’arrête tout..."
Pareille confession n’empêche pas le premier substitut Cyrielle Colle de sermonner à nouveau cet homme de 28 ans. Comme s’il était déjà nécessaire de pratiquer une piqûre de rappel.
"Il a pris une claque"
"On consomme de la coke pendant sept mois dans les établissements de nuit parce qu’on est fatigué et puis on boit. Quand on a des responsabilités sur un chantier, la drogue est un danger. Ce n’est pas un comportement totalement irresponsable. Il faut s’assurer que Monsieur ne recommencera pas. Quelle peine prononcer avec une première condamnation avec sursis ? De la prison ferme ? Encore du sursis reviendrait-il peut-être à l’inciter à poursuivre sa prise de conscience ? Vous prononcerez une peine de prison assortie de la liberté d’épreuve pendant trois ans et l’obligation de soins. »
La sanction semble adaptée pour Me Hervé Campana qui ne "partageait plus depuis longtemps les réquisitions du procureur".
"Je joins des attestations de personnes qui sont tombées des nues quand elles ont appris l’addiction de mon client. Aujourd’hui, c’est un électrochoc qui lui a fait comprendre son erreur de parcours sur le plan affectif et professionnel. Il a pris une claque…"
Le tribunal a considéré que le prévenu avait compris la leçon et l’a condamné à une amende de 8 000 euros. Une ponction toute relative pour des gains mensuels propres oscillant entre 20 000 et 25 000 euros…
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