Souvent, sous le prétexte fallacieux d'un empêchement feint, des prévenus cherchent à provoquer le report de leur procès pour échapper encore aux décisions rendues par le tribunal correctionnel. Surtout si elles les désavantagent… Ricardo, chef d'un restaurant d'une commune voisin et principal commanditaire présumé dans une affaire de stupéfiants, avait même abusé du procédé en disparaissant totalement des écrans radars de la justice.
Et pour cause. L'affaire démarre en 2013 par une enquête sur un trafic de méthamphétamine au sein de la communauté philippine de Beausoleil-Monaco. Les investigations des policiers monégasques permettent d'arrêter les principaux responsables de ce réseau très bien structuré. S'ensuit leur comparution à l'audience du 7 juillet 2015 où cinq prévenus sont condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis.
De la barre au box
Mais il manquait un sixième trafiquant, dont le rôle paraissait essentiel dans l'approvisionnement et la vente de « shabu » (1). Un certain Ricardo. Condamné par défaut à six mois d'emprisonnement, il était informé par la Sûreté publique, le 3 août 2015, de la sentence rendue par les juges monégasques. Ce Philippin quadragénaire faisait alors opposition. C'est la raison pour laquelle il était convoqué et présent à la dernière audience pour s'expliquer.
Le prévenu semblait ignorer que le juge d'instruction avait lancé un mandat d'arrêt à son encontre. De la barre, le prévenu a alors réapparu dans le box, surpris d'être menotté. L'inculpé a sollicité un report du jugement afin de préparer sa défense avec un avocat. Puis il a sollicité sa remise en liberté. Demande rejetée par le procureur Alexia Brianti, « par crainte de voir le prévenu ne plus jamais réapparaître devant la justice ».
Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public et décidé de renvoyer l'affaire au mardi 23 février prochain. Jusqu'à cette date, Ricardo ne sortira pas la maison d'arrêt.
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