Le tribunal correctionnel vient de condamner à une peine d’amende de 300 € une résidente de la Principauté pour ne pas avoir retenu ses deux chiens avec une laisse. Sans ce lien de maintien, les deux animaux domestiques auraient mordu sévèrement la jambe d’une passante.
À l’audience, la scène est décrite par le président Jérôme Fougeras Lavergnolle. Le 2 septembre dernier, entre 10 heures et 11 heures, la prévenue sort de son domicile dans le périmètre de l’avenue de l’Hermitage. "Au moment de fermer la porte, la plaignante affirme que vos chiens se sont approchés d’elle en aboyant et ils l’ont blessée au tibia. Cette personne produit un certificat médical avec une interruption de travail de trois jours. Que répondez-vous ?"
"Ils ont juste poussé quelques grognements"
À la barre, la sexagénaire réfute tout manquement au règlement. "Je conteste : je prends toujours la précaution d’attacher mes animaux au moment de les sortir. Ils étaient à côté de moi et ils ont juste poussé quelques grognements. Un voiturier de l’hôtel peut en témoigner…" Le magistrat rappelle avec précision le moment de l’incident décrit par la victime. "Les chiens étaient munis de laisse, en effet, mais ils se sont mis à courir vers moi sans qu’ils soient tenus par leur propriétaire. Quand ils m’ont attaquée, elle les a récupérés et rejoint son domicile".
La prévenue récuse encore cet écart d’inconduite aux règles élémentaires de la vie en société. "C’est faux ! Je suis allée vers cette femme. Mais elle est partie…" Au président de rajouter : "Il y a eu un précédent un mois auparavant, d’après le voiturier. Vos animaux sont agressifs…" La présumée fautive reconnaît "un geste de cette femme pour se protéger quand mes chiens ont aboyé. Cette situation m’a beaucoup peinée, je ne voudrais pas qu’elle se renouvelle. Je ne sais pas si la compagnie d’assurances a ouvert un dossier…"
"C'est à la propriétaire de s'adapter"
Toutefois, la discordance des déclarations n’influera pas sur les réquisitions du premier substitut Cyrielle Colle. "Dès l’instant où ces canidés ne sont pas suffisamment tenus, c’est une infraction par maladresse. Avec une seule laisse pour les deux chiens, Madame n’avait pas la capacité de les retenir suffisamment. Ce n’est pas à la passante de s’arrêter de marcher. Mais à la propriétaire de s’adapter." Il est requis une peine symbolique de 300€ d’amende.
Me Alexis Mancilla, du Barreau de Nice, préfère qualifier l’infraction "d’accidentelle. Car rien ne démontre la maladresse. On ne voit pas ce qui s’est passé véritablement. Cela m’amène à demander la relaxe. Notez l’attitude curieuse de la victime. Ma cliente s’inquiète. Elle va la contacter sans obtenir la moindre réponse. Puis décider de mettre des muselières et faire un examen comportemental des animaux. In fine, le vétérinaire confirmera l’absence de dangerosité..."
L’avocat ne sera pas suivi dans sa plaidoirie. Le tribunal s’en tiendra aux réquisitions du ministère public : 300€ d’amende.
commentaires