Le délibéré d’une affaire étonnante vient de tomber. Le gérant de l’agence immobilière Optima et son épouse ont été condamnés respectivement à deux ans de prison ferme avec mandat d’arrêt et à la même peine avec sursis, pour abus de confiance.
La somme de 450.000€ a été allouée aux parties civiles pour l’ensemble des préjudices subis. C’est le dénouement d’un délit commis entre 2010 et 2013.
Huit heures d’audience
Le couple avait détourné 860.000€ de revenus locatifs afin de subvenir à ses propres dépenses. Une fois les loyers encaissés, l’argent passait sous le nez des trente-trois propriétaires qui avaient confié la gestion de leurs biens immobiliers situés en majorité à Beausoleil.
Cette combine finançait une résidence au Columbia, un bateau et, d’après la SBM, 5.200.000€ misés au Casino sur cinq années.
Brièvement, au cours des huit heures d’audience, le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle obtenait très peu de réponses à ses interrogations.
Si le premier prévenu est toujours en fuite, en revanche, son épouse était présente à l’audience. Le couple est séparé depuis 2013.
La dame conteste toute infraction et abus délictuels imputables. Les véritables responsables de ce trou financier?
Les locataires défaillants, les remboursements sur des travaux effectués et des prêts d’argent consentis par l’agence.
Finalement la prévenue ne sait rien. Elle n’a jamais rien signé et s’estime victime d’un complot. Ce n’est pas l’avis des parties civiles.
Cinq avocats sollicitent une somme globale de 860.000€. Ils subodorent la personne présente comme "le véritable cerveau" de l’affaire. Ils s’indignent devant sa demande de préjudice et considèrent l’époux comme le pauvre lampiste.
"Optima ne payait pas les charges au syndic, rappelle la procureure Alexia Brianti. Outre des chèques sans provision, une partie de l’actif a bien été dissimulée. Cette femme percevait les fonds au nom de l’agence. C’est de l’abus de confiance. Avec procuration sur le compte, les clients et le commissaire aux comptes ne connaissaient qu’elle."
Une peine d’emprisonnement avec sursis de deux ans et liberté d’épreuve était requise contre elle. Et deux ans ferme avec mandat d’arrêt pour le mari.
"Mauvaise analyse"
Pour Me Gaston Carrasco, "les victimes ne sont pas tout à fait les mêmes. Il y a eu une mauvaise analyse du dossier. Le parquet y a accordé beaucoup trop d’importance. Ma cliente ne pouvait être gestionnaire de bien. Il fallait l’autorisation du gouvernement. C’était la seule salariée connue. Elle ne faisait qu’exécuter les instructions de son employeur".
L’avocat aura-t-il toujours l’intention de faire appel de la décision?
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