Un ressortissant portugais, gérant de société, sans domicile ni résidence connue, devait comparaître devant le tribunal correctionnel. La justice lui reproche la falsification d’un chèque de 7.020€ et un recel de vol qui remontent au mois de mars 2016. Mais le quadragénaire n’était pas à l’audience pour s’expliquer sur les faits.
Le prévenu semble avoir un sacré passif. D’après des sources policières, il vivrait de petites magouilles en France. Aussi les juges ont-ils décidé de sanctionner ce personnage à la peine de six mois de prison ferme.
"Un cumul de 20 ans de prison"
On comprend la colère d’un chef d’entreprise qui a eu la désagréable surprise de voir encaissé un chèque dûment rempli avec montant, ordre et date, qu’il avait adressé à un fournisseur, mais pas par le bon destinataire. Quand le patron reçoit le rappel de paiement, il consulte son relevé bancaire et s’aperçoit que son compte a bien été débité de la somme due. Il contacte l’organisme concerné en estimant qu’il s’agit d’une erreur. Non! L’attributaire est formel: l’argent n’a pas abouti dans ses caisses.
Alors le plaignant interroge son établissement financier. Une fois le formulaire retrouvé, l’auteur du détournement apparaît: le nom du bénéficiaire a été effacé et modifié à l’avantage du prévenu.
La manœuvre était-elle si parfaite pour que la banque ne s’en rende pas compte? "Entre-temps, rappelle le président Florestan Bellinzona, l’individu a vidé son compte, fermé par l’agence bancaire à la suite d’une fraude. C’est d’ailleurs la seule opération enregistrée. Quelques mentions apparaissent sur son casier judiciaire pour plusieurs vols et séquestration avec un cumul de vingt ans de prison."
Le tribunal triple les réquisitions
Au regard des circonstances, aucun doute possible pour le procureur Cyrielle Colle: "Le chèque a bien été volé et le mis en cause l’a bien eu en sa possession. L’élément le plus important dans le dossier? La signature qui a permis de déposer le chèque est identique à celle apparaissant sur sa carte d’identité. L’intéressé ne pouvait pas ignorer l’origine frauduleuse du formulaire. C’est une personnalité criminelle qui ne sévit plus au Portugal, mais qui vivote en commettant des méfaits dans le pays voisin. Vous prononcerez une peine de deux mois ferme."
Le tribunal décidera de multiplier par trois la peine requise par le ministère public.
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