Pour avoir refusé de faire l'amour, il bat sa compagne à Monaco

L'amant de la victime a comparu devant le tribunal correctionnel de Monaco pour coups et blessures entraînant 4 jours d'ITT. Refusant de céder à ses pulsions sexuelles, le prévenu bat et jette à terre sa concubine. Les délibérations seront rendues à la mi-novembre.

J.-M.F. Publié le 06/11/2015 à 07:24, mis à jour le 06/11/2015 à 09:02
Palais de justice de Monaco

L'amant de la victime a comparu devant le tribunal correctionnel de Monaco pour coups et blessures entraînant 4 jours d'ITT. Refusant de céder à ses pulsions sexuelles, le prévenu bat et jette à terre sa concubine. Les délibérations seront rendues à la mi-novembre.

"Je vais te découper en morceau et te mettre dans un sac-poubelle pour te jeter à la mer. Je peux faire ce que je veux de toi." Puis, devant mon refus de céder à ses pulsions sexuelles, Igor m'a prise par le bras, conduite sur le palier, jetée à terre et battue. Il m'a saisie par les cheveux et cogné ma tête sur le sol! Et déclaré : "Maintenant, tu peux partir.""

Pareils propos ont jeté la consternation, la stupéfaction dans le prétoire. Ils ont été extraits du rapport de la victime, absente à l'audience par peur de se retrouver devant son tortionnaire !

La source d'une telle colère? Le 16 octobre 2014, cet entrepreneur, résidant en Principauté, laisse sortir sa compagne avec des amis. Mais quand elle rejoint le domicile du couple, l'amant est furieux. Il passe la nuit à boire…

"Le lendemain vers 10 heures, poursuit le président Jérôme Fougeras Lavergnolle en rappelant la déposition de la victime, Igor est entré dans ma chambre, m'a confisqué le portable et injurié. Puis, il a monté le store et sorti la porte de ses gonds. C'est un violent…"

Ni compassion ni regrets

L'altercation s'envenime quand cet homme lui demande de faire l'amour. Elle refuse, se débat. Et la situation dégénère. La victime se rend à l'hôpital. Puis elle porte plainte contre le quadragénaire russe. Une vraie montagne!

À la barre du tribunal correctionnel, le prévenu ne montre ni compassion ni regrets. Il est même très calme, nie tout simplement ce que lui reproche son ex-petite amie.

Tout semble inventé! La volonté de s'adonner à des ébats érotiques en mode performance, tout comme l'ITT de quatre jours prescrite par le CHPG à la jeune femme.

À la demande du président, Igor s'explique: "Mon amie a fait du bruit toute la nuit. Le lendemain, je l'ai réveillée car je devais partir à Cannes. Mais chaque fois, elle se rendormait. Alors j'ai coupé le courant pour éviter qu'elle ne rebaisse encore le store. Ensuite, je l'ai aidée à transporter ses affaires dans la voiture. C'est tout…"

Le président est dubitatif: "Pourtant, un médecin a relevé des traces de coups et blessures…

- Comme on avait décidé de se séparer, je ne voulais pas la laisser dans l'appartement. Et je ne bats jamais mes compagnes…

- Il y a pourtant un précédent à six mois d'intervalle. Cela dit vous contestez les faits!"

Parole contre parole

Pour Me Richard Lajoux, partie civile, "ce dossier fait froid dans le dos. Le prévenu a réponse à tout. Ma cliente n'a tout de même pas inventé ses lésions. Nous demandons 5.000 € pour le préjudice".

Pour le procureur Alexia Brianti, "c'est la parole de l'un contre celle de l'autre dans une scène qui se passe à huis clos. Pour autant, les violences sont certifiées et les blessures correspondent aux déclarations de la victime." Et de réclamer cinq jours de prison ferme.

La défense de Me Christophe Ballerio jouera sur "les déclarations constantes de (son) client. Il n'a aucun antécédent judiciaire et il n'a rien à cacher au tribunal. En revanche, la victime n'est pas là. Mais elle prend des médicaments… Et aucun voisin n'a entendu des bruits ou des cris ce jour-là." L'avocat réclame la relaxe pure et simple.

Le tribunal a mis l'affaire en délibéré jusqu'au mardi 17 novembre.

 

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