Plus équipé pour voler que pour assister au Jumping

Un Géorgien a été reconnu coupable de vols à l’étalage en marge du dernier Jumping international de Monaco, auquel il prétend être venu assister.

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J.-M. F. Publié le 30/06/2016 à 05:00, mis à jour le 30/06/2016 à 05:00
Le Georgien venu au Jumping en aurait profité pour délester une pharmacie et une boutique de vêtements Photo C.D.

Dans le box du tribunal correctionnel, menotté et entouré de policiers, le prévenu géorgien se laisse aller à un rituel de gestes défaitistes en direction des magistrats.

Lassé, démoralisé, et même un peu révolté par cette comparution selon la procédure de flagrant délit. Le Géorgien mime surtout le manque de chance…

Il avait fait un détour par la Principauté afin d'assister au Jumping international de Monte-Carlo. Mais quelle étrange manière de profiter du spectacle : cet homme de 36 ans a été interpellé jeudi dernier, dans l'après-midi, à l'issue de deux vols à l'étalage au préjudice de la pharmacie de Monte-Carlo et de la boutique Zara. Il a été condamné à une peine de quinze jours de prison ferme.

Dans l'officine du boulevard des Moulins, le « visiteur » a soustrait frauduleusement trois tubes de crème de beauté pour une valeur de 110 euros. Puis, dans l'enseigne de l'avenue Princesse-Alice, il est reparti avec un maillot et une paire de chaussures non payés.

Interrogé sur leur provenance pendant sa garde à vue, il affirme : « Un ami me les a donnés… »

« Je dors dans la voiture »

« Et aujourd'hui, soulève aussitôt le président Michel Soriano, vous reconnaissez les faits… » Par le biais de l'interprète, le détenu déclare : « J'étais ivre ! Je ne me souviens plus des propos tenus. » Sourire du président : « S'il fait n'importe quoi quand il boit, il vaut mieux arrêter l'alcool… Et que faites-vous dans la région ? Où résidez-vous ? »

Réponse bateau : « Je travaille dans le bâtiment et je cherche du travail pour envoyer de l'argent à ma femme et mon enfant restés en Géorgie. Je suis basé à Nice, au boulevard Tzarewitch, pour recevoir le courrier. »

Le président subodore quelque oubli volontaire et insiste : « Votre situation en France ? Ou dormez-vous ? » Le prévenu avoue : « Je n'ai pas de permis de travail et je dors dans la voiture ou chez un ami… »

Dans ses réquisitions, le procureur général adjoint, Hervé Poinot, apportera quelques précisions complémentaires. « Il y avait un autre individu avec cet homme dans la pharmacie. Quand il est interpellé, il est encore en possession des objets étiquetés dérobés dans la boutique. Le responsable du magasin a d'ailleurs retrouvé les antivols sectionnés dans une poche d'un autre vêtement. D'autre part, quand on visite Monaco et que l'on assiste à une manifestation sportive, a-t-on l'utilité d'avoir sur soi cutter, pince coupante, lime à ongle ? Enfin, aucun fonctionnaire n'a constaté l'état d'ivresse de ce personnage à la Sûreté publique. »

Une peine de six à huit mois de prison ferme sera requise. Mais le tribunal sera beaucoup plus clément que le ministère public. Le prévenu lâchera soudain : « Je demande pardon. Je suis malade ! J'ai une consultation prévue avec un spécialiste des pathologies du foie… » Pour apaiser ses craintes, le président Michel Soriano l'assurera de recevoir tous les soins et traitements prescrits et possibles à la maison d'arrêt.

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