Neuf mois ferme pour le cambrioleur affamé

C'est l'histoire d'un jeune majeur, devenu expert ès vols par nécessité. Et venu à Monaco pour chercher un emploi. Mais il avait faim ! Et il voulait prendre une douche et régler une note d'hôtel… Il lui fallait de l'argent.

Article réservé aux abonnés
J.-M. F. Publié le 17/06/2016 à 05:04, mis à jour le 17/06/2016 à 05:04
Cyril Dodergny

C'est la version soutenue par Elie, au cours de sa comparution devant le tribunal correctionnel, menotté, pour convaincre les juges de le laisser au moins en liberté conditionnelle pour purger sa peine au dehors d'une prison. Mais ce Mosellan avait tout de même cambriolé un appartement après avoir cassé la vitre de la loggia. Son espoir s'est évanoui. Le couperet de la prison est tombé une nouvelle fois pour ce Mosellan : neuf mois ferme à la maison d'arrêt.

Le butin vendu 100 €

Ce 9 juin, vers 10 heures, le jeune homme dérobe ordinateur et des bijoux dans un appartement. Il est allé à l'essentiel et a vite agi. Les policiers ont réagi aussi rapidement quand le concierge de l'immeuble les a alertés de la présence d'un individu dans un logement.

Les agents déclenchent un plan sécurité et relèvent toutes les traces possibles pour coincer le voleur. L'attente n'est pas longue…

Le surlendemain, samedi 11 juin, vers 18 heures, le malfaiteur casse une vitre afin de pénétrer dans ces mêmes lieux pour finir « ses emplettes ». Il vole un sac Longchamp et s'empresse de prendre un train pour Nice. Interpellé sur le trajet de la gare, ses empreintes correspondent à celles prélevées lors du premier cambriolage.

« Vous êtes venu à Monaco pour voler ? » demande le président Sébastien Biancheri. « Pour chercher un emploi, rectifie le prévenu, la voix étranglée. Ça n'a pas marché. J'ai volé par nécessité… Pas pour m'enrichir ! J'avais besoin d'argent. Je vis entre foyers et prisons, c'est un cercle infernal qui ne s'arrête jamais. J'aurais dû m'enfuir… »

Le président veut savoir où sont passés les colliers, bagues, bracelets, pendentifs, boucles d'oreilles et l'ordinateur, d'une valeur globale de 13 000 €. « J'ai tout vendu pour 100 € afin de manger et payer ma note d'hôtel. Je ne connaissais par la valeur des objets… »

Le président, inquiet : « Vous avez été placé en foyer à 6 ans et vingt et une mentions sont au casier judiciaire français, la moitié en tant que mineur, pour violences, vols, recels, extorsions… » Le détenu lève les yeux au ciel. « Je suis SDF depuis ma sortie de prison. Je n'ai aucun parcours scolaire. Quand la porte de la prison s'ouvre, il n'y a personne pour m'aider. Je ne sais pas où sont mon père et ma mère… »

Le procureur Cyrielle Colle croira à la version d'une enfance difficile. « Pour autant, avec un cambriolage important chez une dame âgée et un casier chargé, la peine sera de neuf à dix mois ferme. » Côté défense, Me Raphaëlle Svara évoquera « un passé qui se passe mal, des parents absents : à 18 ans, on peut comprendre son état de nécessité. Faites-lui confiance ! Ne le laissez pas repartir tout seul avec son baluchon. La relaxe ou la clémence… »

Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public. De son côté, l'avocate réfléchit à un éventuel appel.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.