Monaco : Dmitri Rybolovlev inculpé

Vingt-quatre heures de garde à vue et une inculpation au bout.

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Grégory Leclerc avec Thomas Michel Publié le 08/11/2018 à 05:25, mis à jour le 08/11/2018 à 05:25
archives Monaco_Matin

Vingt-quatre heures de garde à vue et une inculpation au bout. Sale semaine pour le propriétaire de l'AS Monaco. Alors que son équipe sortait mardi soir par la toute petite porte de la Ligue des champions - sèchement battue par le FC Bruges -, Dmitri Rybolovlev répondait à un feu roulant de questions dans les locaux de la police judiciaire monégasque.

Près de 600, selon nos informations. Face aux enquêteurs, le patron de l'AS Monaco est pourtant resté mutique. Et pour cause : il conteste la régularité de l'expertise effectuée sur le téléphone de son avocate, Tetiana Bersheda.

Au sortir de leur garde à vue, tous deux ont été inculpés hier. Dmitri Rybolovlev l'a été pour « trafic d'influence actif, corruption active, recel de violation du secret professionnel de l'enquête et/ou de l'instruction ». Il l'avait déjà été en octobre 2017 pour « complicité d'atteinte à la vie privée ». Le milliardaire et son avocate ont discrètement quitté le palais de justice, libres, mais sous contrôle judiciaire.

Deux autres personnes ont été inculpées. Christine Narmino, l'épouse de l'ex directeur des services judiciaires, et Antoine Narmino, leur fils. Ils sont également ressortis libre, avec des mesures de contrôle judiciaire.

Une dizaine de gardes à vue ?

Combien de personnes ont-elles été placées en garde à vue ? À cette question, le procureur général de Monaco, Sylvie Petit-Leclair, n'était pas en mesure de répondre hier soir. Selon nos informations, elles seraient une dizaine, en incluant les quatre inculpés d'hier. Philippe Narmino en ferait partie. Le juge d'instruction Edouard Levrault a frappé fort. Très fort. C'est la quasi-totalité de l'ex-appareil judiciaire monégasque qui s'est retrouvée en garde à vue. Un choc.

Hier, derrière le calme apparent de la principauté et le ballet habituel des hélicoptères, le tout Monaco ne parlait que de ça.

Le prince Albert II est actuellement en Océanie où il mène une des Explorations de Monaco avec sa Fondation. Mais il suit le dossier de très près. Du côté du Palais princier, on se félicitait du message clair envoyé par la justice monégasque : « On ne pourra pas objecter à Monaco que la justice a été entravée et qu'il s'agit d'une justice de puissants, puisque ces derniers ne sont pas ménagés. » Tous restent présumés innocents, ainsi que le rappelaient hier soir pour leur client les avocats de Dmitri Rybolovlev (lire ci-dessous).

Si certains ont été placés en garde à vue à Monaco, d'autres ont goûté aux geôles peu reluisantes de la caserne Auvare à Nice. Les auditions ont en effet été menées à la fois en France et à Monaco.

Selon le procureur général de Monaco, tous avaient reçu une convocation et se sont présentés d'eux-mêmes. Ce que confirment les avocats de Dmitri Rybolovlev pour ce qui le concerne.

Le son de cloche entendu hier au Palais princier fait écho avec les propos du prince Albert II dans nos colonnes le 3 octobre 2017. Il affirmait que la « justice monégasque fonctionne en toute impartialité et indépendance », et réaffirmait son « attachement à l'État de droit dont l'institution judiciaire est l'un des piliers ».

Que va-t-il sortir de ces investigations - les perquisitions continuaient hier - et de ces auditions menées tous azimuts ?

Dans l'attente d'un résultat, Me Franck Michel, avocat d'Yves Bouvier, se réjouit : « Depuis plusieurs mois on est en stand-by, maintenant on entre dans une seconde phase. Le dossier éclate. »

Débarqués de Paris et de Suisse notamment, le bataillon d'avocats chargé de représenter les gardés à vue s'avouait hier perplexe. Et accusait le coup face à l'ampleur de l'opération.

De nouvelles inculpations pourraient tomber aujourd'hui.

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