Meurtre de Salomé à Cagnes: "Je savais qu’il finirait par tuer", le témoignage glaçant d'une ex-petite amie du meurtrier

Trois ans avant le meurtre de Salomé en 2019 à Cagnes-sur-Mer, Amin Mimouni, 29 ans, est accusé par une autre petite amie d’actes de torture.

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Ch. P. Publié le 08/03/2023 à 06:45, mis à jour le 08/03/2023 à 18:22
Salomé a été tuée le 31 août 2019 rue du Garigliano à Cagnes-sur-Mer. Photo N.-M.

Deuxième jour ce mardi du procès d’Amin Mimouni, accusé du meurtre de Salomé, sa compagne de 21 ans, le 31 août 2019 rue du Garigliano à Cagnes-sur-Mer.

Fanny, 23 ans, était appelée à témoigner. La jeune femme était une adolescente de 16 ans, lycéenne à Grasse quand elle a rencontré Amin Mimouni.

Garçon charmeur puis amant tyrannique

Placée en foyer à cause du divorce conflictuel de ses parents, Fanny tombe amoureuse. "Il était très gentil au début. Ça se passait plutôt bien puis ça a déraillé."

Le garçon charmeur se métamorphose en amant tyrannique, violent, sadique.

Ces violences inouïes, que l’accusé conteste, font un écho tragique au drame de Salomé, massacrée à coups de pied et de poing avant d’être abandonnée sous un tas de détritus.

"Quand j’allais chez ma mère, je devais lui envoyer des photos pour le lui prouver, raconte Fanny. Il fouillait mon téléphone. Il m’a cassé deux téléphones. Il y a une première gifle puis des coups."

Le supplice de la baignoire

Le paroxysme de la violence intervient en 2016. Fanny tremble à l’évocation de ses souvenirs. Elle craque, reprend le récit d’une véritable scène de torture au Cros-de-Cagnes. "Il ne voulait plus me laisser sortir de l’appartement. Il voulait me faire avouer une relation imaginaire. J’ai tenté de fuir par les balcons. Il m’a attrapé la jambe. Soit je tombais dans le vide, soit je revenais dans l’appartement." Amin lui scotche les pieds et les mains et fait couler de l’eau dans la baignoire. "J’ai crié pour alerter les voisins. Il m’a traînée dans la salle de bains. Il me mettait la tête sous l’eau. Ça a duré des heures. J’étais frigorifiée."

La jeune fille au physique d’adolescente avoue qu’elle a cru sa dernière heure arrivée avant de l’amadouer. "Je ne pouvais pas mourir comme ça. Je lui ai dit que je lui pardonnais. Il a fini par craquer et m’a laissée partir. Je savais qu’il finirait par tuer quelqu’un."

"Si tu n’es pas à moi, tu ne seras à personne. C’est ta faute si on en est là", menace Amin Mimouni. "Le quitter a été un enfer", souligne Fanny, harcelée, menacée pendant des mois.

La jeune fille trouve la force d’aller déposer plainte. Une plainte classée sans suite alors que, par peur, elle a refusé une confrontation. L’avocat général Fabien Cézanne, bouleversé par le témoignage comme l’ensemble de l’assistance, rappelle que les faits ne sont pas prescrits: "Si vous vous sentez la force de lancer une procédure, le parquet sera près de vous."

"Reconnaissez-vous les faits?", questionne la présidente Catherine Bonnici à l’adresse de l’accusé. "Y’a du vrai, y’a du faux. J’ai été violent avec les femmes, c’est vrai (ndlr: y compris avec sa mère). Je suis le premier dégoûté. Mais à vous entendre, je suis le diable et les personnes avec lesquelles j’étais, étaient blanches comme neige... Je n’ai pas envie d’entrer dans les détails."

Murmures consternés sur les bancs des parties civiles.

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