Ce besoin irrépressible de connaître l’ivresse, quel qu’en soit le flacon, a attiré un directeur de banque. Cet Italien de 47 ans se souviendra longtemps de sa nuit du 22 janvier dernier.
Vers 23h50, il se fait contrôler au guidon de son scooter au niveau du Jardin exotique. Les policiers repèrent facilement ce motocycliste sans casque.
Il est interpellé dans la foulée au square Lamarck, avec un passager à l’arrière. Au cours du contrôle, les agents notent une alcoolémie de 0,65 mg/l, le défaut de permis de conduire, l’absence d’attestation d’assurance et du certificat d’immatriculation. Le contrevenant est placé en garde à vue.
À l’audience, le prévenu s’est défendu d’être saoul. "J’avais bu de la bière, du vin et autre alcool, sans me sentir ivre pour autant, assure le contrevenant. J’étais seulement naïf ! J’ai commis une grosse erreur de prendre mon deux-roues sans le casque pour rejoindre mon domicile. Je reconnais ma faute. Je m’excuse. Vous ne me verrez plus boire…"
La confession ne suffit pas au président Jérôme Fougeras-Lavergnolle (*). "Consommer de l’alcool, ce n’est pas interdit. Ce qui l’est, en revanche, c’est de conduire après l’excès de boissons. La limite est de deux verres. Vous étiez sans casque, sans permis de conduire et vous ne présentiez pas les papiers du scooter…"
Sanctionné au portefeuille
Le responsable financier avance la négligence de n’avoir pas converti son document brésilien pour être en règle en Principauté. Quant au casque et aux autres documents qui faisaient défaut, ils étaient restés au domicile. Toutefois, il réfute la moindre dépendance à l’alcool. Quand il boit, assure-t-il, c’est occasionnel.
La procureure Alexia Brianti écarte d’emblée la naïveté. "Candide? Vous étiez surtout un danger sans casque et avec un passager. Cet homme s’est senti capable de faire tout et n’importe quoi. Il n’était même pas en règle bien qu’il réside à Monaco depuis plus d’un an. La peine prononcée doit être proportionnelle à l’infraction, avec une amende de 2.000 euros et quatre contraventions, respectivement de 200 euros et trois fois 45 euros. Vous compléterez la sanction par une interdiction de conduire qui ne soit pas inférieure à six mois."
Le délibéré a suivi sur-le-champ. Le tribunal a pris en compte le salaire mensuel de 8.000 euros du prévenu pour le condamner à une amende de 1.500 euros et quatre contraventions pour un total de 335 euros.
En revanche, comme l’intéressé était un primo-délinquant, les juges ont fait l’impasse sur l’interdiction de conduire.
*Assesseurs: Florestan Bellinzona et Geneviève Vallar.
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