L'organisateur du salon "Art Monaco" soupçonné d'avoir escroqué plus de 10.000 euros à un palace de Monaco

Absent à la barre, le prévenu a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Monaco.

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J.M.F. Publié le 05/08/2020 à 09:11, mis à jour le 06/08/2020 à 12:05
Palais de Justice de Monaco. Photo Monaco-matin

Le salon "Art Monaco", programmé à l’automne 2016 et dédié à l’art contemporain, ne s’était pas terminé dans de bonnes conditions.

Un des prestataires de services, en l’occurrence le Fairmont Monte-Carlo, avait déposé plainte à la suite d’un virement de 10.444 € jamais parvenu dans la comptabilité du palace.

L’organisateur de l’événement, semble-t-il, avait clôturé son compte bancaire le même jour que l’émission du transfert de fonds effectué au nom de l’établissement hôtelier…

Soupçonné d’escroquerie, le prévenu était absent à l’audience du tribunal correctionnel, mais représenté par son conseil. Évidemment, beaucoup de questions sont restées sans réponses face à une barre déserte.

Toutefois, même avec peu d’éléments intentionnels, le président Florestan Bellinzona a pu instruire ce dossier litigieux et relever l’infraction.

"L’homme mis en cause, détaille-t-il, a créé en 2010 le salon international Art Monaco. Au cours de l’édition 2016, il a fait une réservation pour un dîner au Fairmont. La direction a sollicité en garantie le versement d’arrhes. À la suite de cet accord, un ordre de virement d’une dizaine de milliers d’euros était émis. Mais il n’est jamais arrivé sur le bon compte. Aujourd’hui, cet individu poursuivi pour escroquerie ne travaille plus. Ses casiers sont vierges."

"C’est incohérent!"

À l’heure des réquisitions du parquet, l’information apparaît bouclée. Le premier substitut Olivier Zamphiroff compulse les pièces avec moult photos et attestations de moralité: "L’activité de ce personnage se déroulait sur l’accumulation de dettes. Il n’arrive pas à rembourser? La manœuvre frauduleuse illustrée par des copies d’écran est confirmée par des règlements annoncés aux créanciers qui n’arriveront jamais. En revanche, cet organisateur ne se prive pas, au cours de cette période, de dépenser 3.000 € pour un billet d’avion. Je demande une peine de prison et une amende entre 15.000€ et 20.000 € que vous pourrez assortir du sursis."

"Je vais demander la relaxe, avance avec conviction Me Hervé Campana, pour la défense. Il a bien eu ordre de donner l’argent. Pourquoi n’est-il jamais arrivé? Par manque de provisions sur le compte? Mon client a-t-il annulé le virement? Non! On est sur des services internet! Est-ce le résultat d’une simple erreur de manipulation? Aucun document précis démontre l’annulation six heures après son ordre."

Et de combattre les conclusions du ministère public: "Vous avez un homme d’affaires qui organise un événement à Monaco dont le coût tourne autour des 260.000€. Toutes les factures ont été réglées depuis 2010. Où est l’empire bâti sur une accumulation de dettes? C’est incohérent! Il n’y a pas assez d’éléments pour prouver à la fois l’escroquerie et l’annulation. Regardez! La partie civile n’est pas là. Donc pas de victime…"

Après avoir délibéré, le tribunal a considéré que c’était bien le prévenu qui avait annulé le virement. La sanction? 10.000€ d’amende.

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