"Les femmes ne sont pas juste des poules pondeuses": Monaco se mobilise pour soutenir les femmes iraniennes

Ce mercredi matin, à Monaco, un rassemblement s’est tenu sur la place d’Armes en soutien aux femmes iraniennes qui, dans la Constitution de leur pays, valent "la moitié d’un homme"...

T. P. Publié le 08/03/2023 à 14:30, mis à jour le 08/03/2023 à 14:07
Une cinquantaine de personnes a participé à ce rassemblement. Photo T. P.

Ce mercredi matin, un rassemblement s’est tenu sur la place d’Armes, à Monaco, en soutien aux femmes iraniennes.

Au milieu des clients du marché et des stands de fruits et légumes, une banderole bleue a été déployée. "Femme, Vie, Liberté", pouvait-on lire en lettres blanches, en écho au cri de ralliement de milliers de contestataires qui défient le régime des mollahs depuis le 16 septembre et la mort de Mahsa Amini, 22 ans, tuée après son arrestation par la police des mœurs pour avoir mal porté son voile.

Florence Granero, Monégasque d’origine iranienne, à l’initiative de ce soutien, était aux côtés de représentants de la Mairie, du Zonta Club Monaco, de la communauté iranienne et du Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes.

Pourquoi est-ce vital que les Iraniens de Monaco fassent entendre leur voix?

Depuis six mois, les femmes iraniennes, secondées par les hommes et les jeunes, ont entrepris un grand mouvement de protestation qu’ils appellent "révolution". C’est unique. Jamais un mouvement n’a duré aussi longtemps. La médiatisation est devenue moindre mais cela ne veut pas dire qu’il ne se passe plus rien. Les 5 millions d’expatriés iraniens dans le monde doivent être leur relais, leur voix, pour qu’il y ait un écho international à ce mouvement.

Cela dépasse le simple port du voile…

Le port du voile et la mort de Mahsa Amini ont été l’étincelle mais les revendications sont beaucoup plus larges que cela. L’égalité entre les hommes et les femmes à tous les niveaux est réclamée. En République islamique d’Iran, la violence aux femmes est écrite dans la Constitution: "La femme vaut la moitié d’un homme".

Cela se traduit au niveau des droits, de l’héritage. Une femme ne peut pas divorcer de son mari si celui-ci n’est pas d’accord, alors que lui, oui. Les hommes peuvent épouser quatre femmes. On met des bâtons dans les roues des femmes après leurs études et celles-ci ne peuvent pas exercer certains postes, comme celui de juge.

Les transports, les écoles sont séparés.

Dans les écoles pour filles, justement, des empoisonnements ont été signalés dans des centaines de structures…

Cela touche les écoles primaires, le collège et le lycée, et ça s’accélère. Il s’agit de représailles car beaucoup de manifestations ont eu lieu dans ces écoles pour filles. On veut les museler, les oppresser. Les femmes ne sont pas juste des poules pondeuses.

En quoi ces révoltes diffèrent de celles du passé?

La plupart des personnes emprisonnées sont des adolescents. Les jeunes, cette génération 2.0., n’a plus peur. Même si Internet est filtré, ils ont accès à celui-ci par VPN et continuent de s’informer. Ils disent "Plutôt mourir que de vivre à genoux. On nous attaque, on nous gaze, on mourra, mais la lutte continuera".

Cela peut-il aboutir à la chute du régime ?

Oui. Ces jeunes n’ont peur de rien. Ils veulent vivre libres.

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