Il faut remonter cinq ans en arrière pour comprendre cette affaire. Le 5 novembre 2013, ce Français a été condamné par défaut à dix-huit mois de prison ferme. Il avait 21 ans, à l’époque. En son absence à l’audience, le tribunal avait sanctionné le prévenu pour des vols commis le 24 octobre 2011 au Yacht-club de Monaco.
La juridiction avait également décerné un mandat d’arrêt afin que cet aigrefin réponde de ses actes.
Lesquels? La justice monégasque lui reproche les vols de nombreux effets vestimentaires, d’un ordinateur et d’un chéquier qu’il a largement effeuillé les jours suivants. Soit seize formulaires émis sur le territoire français en imitant la signature du responsable du club nautique présidé par le prince Albert II.
Maintenu en détention
Comme le jeune homme résidait à Verbier, dans le canton du Valais au sein de la Confédération helvétique, c’est la police suisse qui l’a extradé. Il est arrivé dans la soirée du lundi 7 mai en Principauté où il a aussitôt fait opposition au jugement avant de rejoindre la maison d’arrêt.
Il a comparu, menotté, le lendemain à l’audience aux fins de précisions utiles sur ses droits. Le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle l’a informé, en priorité, sur la date de son procès, le mardi 29 mai à 14 h, afin d’aborder ce volumineux dossier. Puis il lui a précisé son maintien en détention jusqu’à ce jour.
Le premier substitut Olivier Zamphiroff n’a pas tergiversé sur le sort réservé du détenu. Il a acquiescé à la proposition du tribunal afin que le voleur reste en prison.
«Outre le risque de rétractation, ce personnage n’offre aucune garantie sur son adresse postale. N’oubliez pas que c’est un délinquant qui a largement comparu devant les tribunaux pour mineurs et qui a de nombreuses condamnations sur son casier…»
"J’ai beaucoup changé"
In fine, le prévenu a soulevé qu’il avait "beaucoup changé" et que sa mauvaise conduite caractérisée par des délits répétés au sortir de son adolescence était terminée. Aujourd’hui, il était "un tout autre homme empreint de valeurs".
Quant au fait de rester en prison, cela ne semble pas l’émouvoir plus que ça. "Attention, rétorque le président, la maison d’arrêt n’est pas un village du Club Med."
Le prévenu s’estime "capable de se défendre tout seul" et il ne souhaite pas "avoir un avocat commis d’office". Drôle de garçon.
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