Le tribunal ne badine pas avec le cannabis

Coup sur coup, la justice monégasque a condamné des consommateurs de cannabis à de lourdes peines d'amende. Histoire de rappeler que la moindre détention est proscrite en Principauté

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J.-M.F. Publié le 27/01/2016 à 05:08, mis à jour le 27/01/2016 à 05:08
« À Monaco, même les plus petites quantités détenues ne sont pas tolérées », a rappelé le procureur Cyrielle Colle.
« À Monaco, même les plus petites quantités détenues ne sont pas tolérées », a rappelé le procureur Cyrielle Colle. Cyril Dodergny

La dépénalisation de la consommation de cannabis n'est pas encore d'actualité en Principauté. Même s'il est de plus en plus admis dans d'autres pays qu'elle permettrait d'éradiquer partiellement le trafic. Trois consommateurs de cette drogue ont d'ailleurs comparu devant le tribunal correctionnel. Ils ont été condamnés à des peines d'amende de 400 € à 500 €.

C'est le hasard d'un contrôle routier qui a permis d'épingler Tiago, le conducteur, et Clément, son copain. Le 18 juillet dernier, ils circulent à Fontvieille, sur l'avenue des Castellans. Quand les policiers les arrêtent, ils notent une odeur suspecte dans le véhicule. Des stupéfiants ? Les deux jeunes assurent qu'ils n'en consomment pas. Mais quand le passager retire la main de sa poche, il fait tomber un objet sombre…

« Les frapper au porte-monnaie »

« C'était 8,84 g de résine de cannabis, lâche le président Jérôme Fougeras Lavergnolle. Alors, expliquez-vous ! »

Les prévenus assurent que la drogue sert uniquement pour leur « consommation personnelle » et qu'ils ont fumé un joint de matin. « Que faisiez-vous à Fontvieille ? Et quelle quantité absorbée ? demande le président. Car vous n'avez pas de casiers, mais des antécédents policiers tout de même. » La réponse suit sans hésitation : « On était venu faire des courses à Carrefour et on fume une moyenne de deux à trois joints par semaine… »

Dans cette situation fumeuse où chacun essaie de cacher sa responsabilité, le procureur Cyrielle Colle fulmine : « Ils fument un joint à 8 heures et ce ne sont pas des consommateurs ? À Monaco, même les plus petites quantités détenues ne sont pas tolérées. L'infraction est aussi grave que la conduite en état d'ivresse. Une peine identique de 400 € pour chacun afin de les frapper au porte-monnaie. »

Autre affaire, peine similaire

Le tribunal acquiescera. Avant de juger Soufiane, absent à l'audience. Ce jeune Tunisien sans profession s'est fait coincer dans les jardins du Trocadéro, le 6 janvier 2015, vers 18 heures, au cours d'une ronde. Quand les policiers s'approchent, il est en train de se rouler un joint et il détient 4,80 g de résine dans ses poches. La drogue avait été achetée pour 50 € à Nice. Si le prévenu n'a jamais été condamné, la représentante du parquet estimera la peine d'amende à hauteur de 500 €.

Le tribunal suivra dans les deux cas les réquisitions du ministère public.

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