Le procureur général quitte ses fonctions ce soir

Deux jours avant son départ en retraite, Jacques Dorémieux s'est confié à Monaco-Matin. Il assure notamment que son départ n'est pas précipité et que les dossiers en cours « ne seront pas enterrés »

Article réservé aux abonnés
JEAN-MARIE FIORUCCI Publié le 31/05/2018 à 05:14, mis à jour le 31/05/2018 à 05:14
« Ces affaires ne seront pas étouffées et auront des conséquences sur la justice monégasque. »
« Ces affaires ne seront pas étouffées et auront des conséquences sur la justice monégasque. » J.-M.F.

Ce jeudi 31 mai, vers 18 h 30, Jacques Dorémieux mettra un point final à sa carrière. Le procureur général de la Principauté quittera son bureau du palais de justice et la Principauté. Il part en retraite à l'approche de ses 65 ans. Hervé Poinot, son adjoint, assurera l'intérim jusqu'à la nomination d'un successeur par le prince Albert II.

À la veille de son départ, le chef du parquet ne cache pas son émotion. « Quelque part, on laisse des affects, des amis. Je les retrouverai sans doute plus tard. C'est à partir de cet instant que les relations deviennent les plus authentiques. »

Prêt à tourner la page ? « Ma fonction est imprévisible, prenante, stressante, avec une tension permanente. En tant que directeur, administrateur, magistrat, j'ai connu treize affectations. C'est un changement de vie qui m'attend, maintenant. Je vais prendre du temps pour faire autre chose. Retrouver la liberté. Prendre du temps pour faire les choses, comme la lecture complète des quotidiens. Vous me verrez bientôt dans mon jardin ou à la pêche. »

Aucun lien avec la « directive Anselmi »

Ce Flamand d'origine aurait pu poursuivre ses fonctions monégasques. Mais il n'a pas sollicité de période de renouvellement. Ce départ, en tout cas, n'a rien de précipité. Jacques Dorémieux l'assure, il n'a aucune relation avec la récente « directive Anselmi », la décision du directeur des Services judiciaires de ne plus renouveler les magistrats français détachés à Monaco au bout de leur mandat de trois années.

Son regard sur Monaco ? « Il faut intégrer la petite taille de ce pays pour comprendre la Principauté. C'est un paramètre qui n'existe nulle part ailleurs. On y est une personne très observée. Il faut être très prudent sur ses activités et trouver le bon équilibre. J'y apprécie ce déploiement d'énergie permanent et les conditions de son existence : pour que Monaco perdure, il faut parler de ses enjeux sportifs, économiques… »

« Un avant et un après »

Les affaires en cours ? « Elles ont créé un climat lourd. J'ai voulu que le parquet reste en dehors, neutre. Il ne doit pas être emporté par ces polémiques. Certes, je ne les ignore pas, car l'ensemble est loin d'être anecdotique et dépasse l'actualité. Ces affaires ne seront pas étouffées et auront des conséquences sur la justice monégasque. Quelque part, il y a eu un avant. Il y aura un après. Le prince s'est montré déterminé sur le sujet et il a déclaré qu'il faudrait en tirer les conséquences qu'il fallait en tirer. J'ai été celui qui a appliqué sa politique. Je suis convaincu que mon successeur sera sur la même ligne de conduite. Ces dossiers ne seront pas enterrés. »

Le procureur général regardera (peut-être) cela de loin. Il va rejoindre son prochain port d'attache, situé sur la Côte d'Opale, dans une petite station balnéaire proche du Touquet et de sa région d'origine - le Nord-Pas-de-Calais. Loin des « affaires » de la Principauté.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.