Le procès devant la cour d'assises de Seine-et-Marne d'un Témoin de Jéhovah, accusé d'avoir tenté d'assassiner sa femme lors d'un pique-nique au parc, a été renvoyé jeudi en raison de la contamination au Covid d'un assesseur.
Jugé depuis lundi à Melun, Philippe Goncalves, un chef d'entreprise de 39 ans, devait être interrogé jeudi sur les faits et connaître son verdict vendredi.
L'absence d'un magistrat de la cour a contraint au renvoi du dossier à une session d'assises ultérieure. Son procès, qui devra être recommencé à zéro, ne devrait pas se tenir avant plusieurs mois.
Le Témoin de Jéhovah est soupçonné d'avoir tiré une balle dans la tête de son épouse lors d'un pique-nique en amoureux dans le parc du château de Champs-sur-Marne en juin 2017. Il aurait ensuite demandé à un complice, caché dans les bois à proximité, de le blesser par balle à l'épaule pour maquiller le crime en une agression.
Par miracle, la balle n'a pas perforé la boîte crânienne de la femme. La victime a survécu.
Son mari, qui persiste à nier les faits, est jugé aux côtés d'un complice présumé. Les deux hommes encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Dans ce drame ayant pour toile de fond le milieu des Témoins de Jéhovah de région parisienne, l'accusation envisage que Philippe Goncalves aurait pu vouloir éliminer sa femme pour refaire sa vie amoureuse, alors que leur couple traversait des remous.
Dans le mouvement rigoriste régulièrement accusé de dérives sectaires au sein duquel ils évoluaient, le divorce est très mal vu et l'adultère passible d'excommunication. Or, pour Philippe Goncalves, comme l'ont rappelé des enquêteurs mardi à la barre, les Témoins de Jéhovah "c'est toute sa vie".
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