Le juge d’instruction Ludovic Leclerc accueilli par ses pairs

Je jure de respecter les institutions de la Principauté et de veiller à la juste application de la loi.

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JEAN-MARIE FIORUCCI Publié le 27/11/2019 à 10:06, mis à jour le 27/11/2019 à 10:07
(Illustration S. Botella)
(Illustration S. Botella)

Je jure de respecter les institutions de la Principauté et de veiller à la juste application de la loi. Je jure aussi de remplir les fonctions en toute impartialité, d’observer les devoirs qu’elles m’imposent, de garder le secret des délibérations et de me conduire comme un digne et loyal magistrat. » À cette formule qui résume la foi de la Justice dans le Droit et la loyauté dans l’application de la loi, le juge d’instruction, Ludovic Leclerc, a répondu « Je le jure ! » au Premier président de la Cour d’appel, Mme Brigitte Grinda-Gambarini. La prestation de serment du nouveau magistrat a eu ce lundi après-midi au cours de l’audience solennelle en présence de nombreuses personnalités, à commencer par le nouveau directeur des Services judiciaires, Robert Gelli.

«Certains dossiers intéressants vous attendent… »

« Votre arrivée dans notre institution, a souligné Mme Grinda-Gambarini, est un moment particulier dont nous mesurons d’autant plus l’importance. Vous allez être un acteur majeur dans la chaîne pénale. Car votre mission fait de vous le premier des enquêteurs contributeurs à la manifestation de la vérité. Vous allez être en charge d’un nouveau cabinet d’instruction au sein duquel seront notamment traitées des procédures complexes relevant de la matière économique et financière. Nous ne vous cachons rien : certains dossiers intéressants vous attendent… »

Après avoir réaffirmé la « confiance du prince Albert II en notre Justice et son attachement à l’indépendance des juges », la dirigeante de la Cour d’appel a assuré Ludovic Leclerc de l’absence de solitude. « Entouré de vos collègues et de Morgan Raymond, premier juge instructeur, vous constaterez qu’une vraie richesse réside dans ce corps unique de magistrats monégasques et français qui apprennent quotidiennement les uns des autres. »

« Sous une ombre propice à la méditation »

Auparavant, le premier substitut Olivier Zamphiroff, au nom du Parquet général, a mis en exergue l’exception de l’affectation en Principauté pour un magistrat français dans une monarchie constitutionnelle et héréditaire. « Cette croix vous rappelle que Monaco est un état concordataire et la religion catholique, apostolique et romaine est religion d’État. Votre serment vous place aussi sous une ombre propice à la méditation… »

Puis, dans l’enceinte correctionnelle, la présidente Françoise Barbier-Chassaing, à la tête du tribunal de première instance, a rappelé une arrivée « très attendue et à plus d’un titre… » Dans son allocution d’installation, elle a mentionné la situation extrême depuis septembre dernier avec un seul magistrat instructeur. « Afin de pallier les urgences, il a été obligé de faire appel à l’ensemble des magistrats du siège. Je les remercie de leur solidarité et engagement. »

Quelques informations sur un cursus de qualité du nouvel instructeur ont précédé une question pertinente : pourquoi avoir candidaté à Monaco ? « Parce qu’après vingt ans de carrière, vous vouliez évoluer dans un autre cadre en exerçant un autre métier, et de plus choisir l’expérience d’un détachement hors de France. Vous intégrerez ce pôle de l’instruction créée à partir des constats suivants : près de 90 dossiers, surtout économiques et financiers, requièrent une coopération internationale soutenue. Il fallait également répondre aux impératifs de la CEDH sur le respect des délais raisonnables. Prochainement, vous serez au nombre de trois. La coordination sera assurée cette année par Morgan Raymond, dont je salue l’engagement. En qualité de présidente de ce tribunal, je peux affirmer que votre indépendance juridictionnelle est et sera totale, comme l’est celle de vos collègues du siège. Vous pouvez compter sur mon soutien. »

Bouillabaisse et barbagiuans

Le représentant du Parquet général présentait alors ce natif de Paris qui a choisi le Sud en s’installant à Marseille. « Vous étiez affecté à la redoutable juridiction interrégionale spécialisée dans les affaires les plus importantes du grand banditisme et de la grande criminalité financière. Vous êtes rompu aux investigations complexes aux ramifications internationales. Cet entrain marseillais, le peintre Van Gogh le reliait à la dégustation d’une bouillabaisse. Vous le conserverez ici en savourant barbagiuan et pissaladière. Car vous en avez besoin pour partir à l’assaut des tomes de couleur rouge. Ces procédures attendent vos décisions… Vous pourrez compter sur les analyses loyales du Parquet général qui ne cache pas sa satisfaction de travailler avec la police judiciaire et des enquêteurs compétents. Il me reste à vous souhaiter une belle réussite dans vos fonctions… »

Après de tels propos et assurances, la justice monégasque démontre ses volontés et intentions de ne laisser traîner aucun dossier « en instance ».

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