« Je suis innocente ! J'ai été moi-même victime d'une escroquerie ! C'est un client de mon restaurant qui m'a proposé, en tant que représentant d'une agence de voyages, de faire une croisière pour 2 300€. Alors j'ai voulu faire une surprise à mon mari. Je suis de bonne foi ! Je ne me serais jamais permis pareil délit… »
Giovanna, une commerçante de Palerme, comparaissait devant le tribunal correctionnel pour recel d'escroquerie. Elle aurait profité d'une prestation de la compagnie « Costa Croisière » grâce à l'utilisation frauduleuse d'une carte de paiement American Express. Mais cette Italienne réfute toute action malhonnête. Elle le jure sur tous les dieux et par tous les saints à la barre.
Alors, le président Jérôme Fougeras Lavergnolle lui explique les faits reprochés. « Un tour-opérateur monégasque est contacté pour une croisière de quelque 2 000€. Une fois le règlement effectué, l'établissement financier informe l'agence de voyage que la carte bancaire appartient à une autre personne… Or, vous avez fait cette croisière… »
La commerçante acquiesce. « Oui, j'ai même remis la somme en espèce à cet homme qui n'est jamais plus retourné au restaurant. J'ai également été lésé dans cette histoire. La police a pris la déposition d'un de mes collaborateurs qui a témoigné. »
Peu importe, pour la partie civile, qui est le fautif : elle réclame 2 500€ de dédommagement.
Dans cet imbroglio où la réservation du voyage est faite au nom de l'époux, le paiement effectué par l'épouse à une personne inconnue et qui a profité aux trois membres de la famille, tout apparaît étonnant pour le procureur Alexia Brianti. « Conclure une croisière sans garantie et sur un coin de table ? Ces explications incohérentes ne sont corroborées par aucun élément. Rien ne vient conforter ses assertions. La peine, assortie du sursis, ne sera pas inférieure à un mois ! »
In fine, Giovanna déclarera : « Je ne me sens pas coupable d'une infraction que je n'ai pas commise. Et avec toutes les dépenses d'avocat en Italie, cette croisière m'est revenue très chère… »
« In dubio pro reo ! » Comme le doute profite à l'accusé, le tribunal prononcera la relaxe.
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