Une trentaine de représentants syndicaux étaient présents ce mardi matin à l’audience devant la Justice de paix qui oppose la SBM à Florian Gaillard. Le jugement a été mis en délibéré au 20 février
Je devais être en vacances à Paris et je me retrouve ici.»
Ce mardi matin, à la sortie du Tribunal de Monaco, Florian Gaillard ne comprenait pas la décision de la société des Bains de Mer d'entreprendre une action en justice pour le seul motif qu'il ait été nommé délégué syndical du Buddha Bar.
«J'y travaille comme barman. Avec deux de mes collègues, j'ai été désigné délégué du personnel le 2 mai 2014. Puis délégué syndical au syndicat des Hôtels Cafés Restaurants (HCR) le 13 janvier dernier. Mon objectif est de pouvoir défendre la profession et ses valeurs. Par exemple discuter sur les horaires de nuit qui est un sujet d'actualité pour nous en ce moment. C'est important pour moi et, sincèrement, c'est une vraie attente de mes collègues.»
« Le litige est relativement clair »
Une trentaine de représentants syndicaux étaient présents pour accompagner leur camarade du Buddha Bar à l'audience devant la Justice de Paix.
La SBM, représentée par son avocat maître Thomas Giaccardi, dénonce la nomination de Florian Gaillard en qualité de délégué syndical au Buddha Bar. Il expliquant que cet établissement n'est pas une entreprise en elle-même, mais qu'il dépend pleinement de la SBM.
«Le litige est relativement clair, souligne maître Giaccardi. La jurisprudence de 2006 sur la notion d'entreprise à Monaco, confirmée par la cour de révision, permet d'admettre que le Buddha Bar rentre dans les exploitations hôtelières extérieures de la SBM.»
Selon l'avocat, l'établissement n'a pas de directeur général, mais un responsable de salle et un chef de cuisine. Par ailleurs, il n'est pas inscrit au répertoire du commerce et de l'industrie (RCI).
Mais Danièle Rieu, avocate du syndicat, ne l'entend pas ainsi. Selon elle, il y a bien un directeur, un directeur adjoint et la constitution d'une SAM Buddha Bar. Elle s'appuie sur des éléments recueillis notamment sur Internet et évoque également les rémunérations.
«On peut avoir différentes raisons quand on est la SBM de masquer les fonctions exactes de certains de ses salariés. L'organigramme de la SBM mentionne d'ailleurs, pour le Buddha Bar, un"premier responsable". Vouloir que le Buddha Bar - qui fait un chiffre d'affaires comparable au Café de Paris et emploie entre 60 et 100 salariés - ne puisse pas avoir de délégués syndicaux c'est tout simplement empêcher la représentation syndicale des salariés.»
L'affaire a été mise en délibéré par Magalie Ghenassia, juge de paix, pour le vendredi 20 février.
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