"Boulevard de Suisse, où est installée la Fondation, il y a des masques par terre. On nous a signalé que la Réserve marine est dégueulasse. C’est inacceptable. Ça me sidère de voir que sur un territoire comme Monaco, qui est généreusement équipé en poubelles, on trouve des masques et des gants jetés par terre. On ne doit plus voir cela, quitte à aller jusqu’à mettre des amendes. J’y suis très favorable."
Le coup de gueule d’Olivier Wenden, le vice-président de la Fondation Prince Albert II, poussé le 9 juin dans nos colonnes, aura été rapidement entendu par les autorités monégasques. Ce jeudi matin, le gouvernement princier a publié un communiqué annonçant que le fait de jeter sur la voie publique un masque chirurgical, des gants ou tout autre objet indispensable dans la lutte contre la propagation du coronavirus est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 300 euros.
L’heure est à la sanction
Cette contravention n’est pas nouvelle. Pas plus que le montant prévu par les textes. En effet, l’infraction entre dans le cadre des dispositions prévues par le Code de l’Environnement qui stipule que « sont interdits, dans les espaces publics, tout dépôt ou tout rejet, commis volontairement ou par négligence, d’objets de toute nature, de détritus ou de salissures diverses ». Les masques, gants, charlottes et autres surblouses sont évidemment concernés.
Ce qui est nouveau, c’est que le gouvernement entend désormais faire appliquer ce texte de manière systématique, afin de ne plus voir ces images de masques polluant caniveaux, rues et trottoirs de la Principauté. Et notamment à la sortie du centre commercial de Fontvieille.
Le voisin français a déjà sévi. Le fait de jeter un masque sur la chaussée est désormais passible d’une amende de 135 euros, contre 68 euros auparavant.
À Monaco, le tarif n’évolue pas mais est naturellement dissuasif. Surtout, les consignes données aux forces de l’ordre sont claires : « Le temps de la sensibilisation est terminé, annonce une source gouvernementale. Cela fait plus d’un mois que nous avons entamé le déconfinement. Nous ne voulons plus voir un seul masque par terre. Nous entrons donc, maintenant, dans une logique de sanction. »
Nourriture, mégots et canettes aussi
Ainsi, la Division de police urbaine, la Division de police maritime et aéroportuaire ainsi que l’Unité de préservation du cadre de vie seront dorénavant amenées à verbaliser systématiquement les contrevenants qui seront donc passibles d’une amende contraventionnelle d’un montant maximal de 300 euros.
La verbalisation ne s’appliquera pas qu’à la « pollution Covid ». Elle s’étendra aux auteurs d’autres dépôts sauvages tels que les déchets de nourriture, de boissons ou de mégots de cigarettes.
Et quand on connaît le maillage de surveillance en Principauté, entre les caméras et les hommes de la force publique, on imagine combien il sera désormais difficile de jeter quoi que ce soit au sol sans risquer de se faire lourdement verbaliser. Et c’est tant mieux. Car s’il nous protège efficacement contre la transmission des virus, le masque jetable, qui contient du plastique, fait un mal fou à l’environnement. Il paraît même qu’il mettrait 450 ans à se dégrader…
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