La scène décrite par le président Florestan Bellinzona au cours de la dernière audience du tribunal correctionnel avait des allures de rodéo automobile !
Le 20 mai dernier, vers 20 h 55, à la sortie du tunnel Albert-II, les policiers remarquent qu'une voiture colle dangereusement au véhicule qui la précède. Par souci de sécurité, un des agents avance sur la chaussée pour lui signaler de s'arrêter. Le conducteur n'obtempère pas et continue sa route.
Engagé dans la voie du rond-point, il se dirige vers l'usine de la SMA. L'automobiliste contourne les locaux et franchit le trottoir afin de se retrouver sur le rond-point de la ZAC Saint-Antoine, à contresens, pour aller à Cap-d'Ail.
Quelques minutes plus tard, après des tours et détours plus quelques embardées, ce même conducteur revient au point de départ… Pour l'interpeller, les policiers mettront un important dispositif en place et devront faire preuve de rudesse.
« Je ne me suis rendu pas compte de l'intention du policier »
« Les fonctionnaires sont dans l'obligation d'employer la force afin de vous sortir de votre véhicule. Vous présentez tous les signes de l'ivresse et votre alcoolémie en dit long sur la quantité de boisson absorbée avec un taux de 0,91 mg par litre d'air expiré. Le maximum autorisé est de 0,25 mg/l. Au-delà, c'est une contravention et à partir de 0,40 mg/l, c'est un délit ! Vous pensez vraiment n'avoir bu qu'un à deux verres dans un restaurant d'Antibes ? Il en faut beaucoup plus pour être à deux doigts du coma éthylique ! Vos casiers sont vierges… »
Le prévenu, un ressortissant italien de 26 ans, actuellement sans emploi, n'a pas pris véritablement conscience de sa dangerosité au cours de cette soirée. Il n'est même pas en mesure d'élaborer un raisonnement serein cinq mois plus tard. Ni de regrets !
« Je ne me suis pas rendu compte de l'intention du policier. Je ne pensais pas que son geste s'adressait à ma façon de conduire. C'est vrai, je n'ai pas l'habitude de boire. D'autre part, je ne perçois aucune indemnité depuis que je suis sans emploi. Ce sont mes parents qui subviennent à mes dépenses pour vivre… »
Dans son réquisitoire, le premier substitut Olivier Zamphiroff demeure peu sensible aux déboires de l'intempérant. « Monsieur a tellement bu que son cerveau n'est plus en mesure d'observer ce qui se passe en temps réel ! Je propose une peine d'emprisonnement, que vous assortirez du sursis. Au minium entre un et deux mois. Plus une amende à hauteur de 500 euros. »
Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public avec le quantum plancher pour la condamnation : un mois.
commentaires