Lundi après-midi, un ressortissant britannique est arrivé menotté et surveillé par le personnel pénitentiaire à la barre du tribunal correctionnel.
Les faits de violence qui lui sont reprochés remontent au dimanche 27 mai. Dans la soirée, à l’issue du Grand Prix et dans le cadre de l’évacuation canalisée du public, quatre CRS français règlent le flot de piétons pour accéder à la gare. Ils sont postés sur la partie comprise entre le début de la rue Grimaldi et la place Sainte-Dévote.
Le quadragénaire, fortement alcoolisé – il affichait un taux de 0,84 mg/l –, n’a pas l’intention de faire le mouton. Il fend la foule, ce qui a le don d’agacer les CRS qui se donnent un mal fou pour contenir tout débordement de direction. Ils lui demandent donc de respecter le pilotage imposé.
Aussitôt ce chef d’entreprise, plutôt baraqué, se rebelle. Insultes, menaces et coups sont distribués sans distinction.
"Il était 18 h 45, relève le président Florestan Bellinzona. Il a fallu quatre policiers pour vous maîtriser en vous neutralisant au sol..."
Dans le box du tribunal correctionnel, le détenu semble prisonnier d’un enchaînement de circonstances dont il ne parvient plus à déceler le sens et encore moins à se souvenir.
"Tout est noir dans ma tête. Je n’avais pas mangé, mais, en revanche, beaucoup bu... Je ne comprends pas. Je suis désolé... Je suis en instance de divorce..."
Après pas mal de sueurs froides et quelques frayeurs au cours de la courte détention, son esprit de résistance fait brusquement défaut et l’intéressé réitère ses excuses aux policiers qu’il a rudement malmenés.
Un rapide exposé sur le dispositif mis en place pour assurer la sécurité des personnes et l’extrême alcoolisation du fautif sont exposés par le procureur Cyrielle Colle.
"Monsieur essaie de forcer le barrage de police et au moment de l’écarter, il se rebelle violemment. C’est certainement un bon père de famille que l’ivresse a fait disjoncter. Toutefois, le parquet général ne peut tolérer de tels débordements. Comme il n’a jamais été condamné, vous pourrez lui accorder le bénéfice du sursis avec une peine de cinq jours, en guise de message important pour l’avenir."
Le tribunal préférera une amende à 800 €
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