Ivre, il avait frappé une femme dans la rue et voit sa peine commuée en sursis

Une jeune femme s'était interposée dans une violente altercation pour venir en aide à son amie et avait reçu deux coups de poing en plein visage. L'auteur, ivre au moment des faits, avait été condamné, en première instance, à de la prison ferme. Le tribunal s'est montré bien plus clément en appel.

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J.-M.F. Publié le 28/11/2018 à 08:39, mis à jour le 28/11/2018 à 08:39
Photo archives Patrick Clémente

C’est une décision particulièrement clémente rendue par les juges, mardi dernier. Quinze jours d’emprisonnement assortis du sursis et le versement d’une somme de 3.697 € à la partie civile pour avoir cogné sans raison sur une jeune femme venue s’interposer dans une bagarre.

Le prévenu a eu raison de faire opposition au jugement du 13 février dernier. Absent à l’audience, à l’époque, ce jeune Monégasque de vingt ans avait été condamné à 8 jours de prison ferme et 5.000 € de dommages et intérêts.

Pour une bagarre, sur fond de drague insistante, le 20 juillet 2017, vers 5h30. Mais surtout avec un taux d’alcool de 0,80 mg par litre d’air expiré.

Cette nuit-là, les policiers intervenaient sur le port de Monaco où une dispute dégénérait en violente altercation. La plaignante avait été contrainte de s’opposer aux animosités d’un étudiant ivre pour protéger sa copine. Et avait reçu deux sacrés coups de poings au visage… Conduite aussitôt aux urgences pour des contusions au niveau de la paroi nasale, elle en ressortait avec deux jours d’ITT.

"Des violences gratuites et un rapport de force inversé"

Cette fois, le fautif est bien présent à la barre. Il ne conteste pas les faits mais il ne se souvient de rien. "Je ne m’explique toujours pas mon comportement. C’était une soirée simple. Quand j’ai appris mon attitude vis-à-vis de cette jeune femme, je n’étais pas fier d’en être le responsable. Je ne la connaissais pas… Cela m’a beaucoup perturbé et pendant longtemps. C’était aussi une période où je buvais beaucoup…"

Le magistrat lui signale qu’il a déjà été condamné deux fois pour vol et stupéfiants et ne devrait plus être éligible au sursis. Côté partie civile, Me Joëlle Pastor-Bensa évoque "des violences gratuites et un rapport de force inversé! L’alcool seul ne peut expliquer ou excuser la conduite du prévenu. Imaginez le traumatisme de ma cliente à la vue de son visage tuméfié et son anxiété à la pensée d’éventuelles séquelles! Notez également une absence totale d’excuses depuis 2017. À part quelques balbutiements de regrets à l’audience. Nous réclamons 10.000 € pour le préjudice moral et 697 € pour les dommages physiques. "

"Des deux côtés, on a manqué de lucidité"

On ne se bat pas dans la rue martèle avec conviction le premier substitut Cyrielle Colle, après un bref rappel du dossier.

"L’alcool est une circonstance aggravante! Au moment des faits, ce jeune homme était à la dérive avec de très mauvaises fréquentations. Aujourd’hui, il s’est repris en main et il s’est investi dans de hautes études. De la prison ferme risquerait d’obérer cette amélioration. Orientez-vous vers une peine de trois mois d’emprisonnement assortie du sursis."

Pareilles propositions ont été appréciées par la défense. "L’alcool? s’interroge Me Thomas Giaccardi. On peut comprendre cette dérive sans excuser les agissements de mon client. Il était perturbé en ces temps troubles. C’était un enfant qui a trinqué par force avec la séparation conflictuelle de ses parents. Après les faits, il était dans un état pitoyable. On connaît la suite avec des vomissements… Des deux côtés, on a manqué de lucidité..."

Le tribunal a fait une coupe sombre dans les réquisitions du Ministère public. Comme dans les demandes de la partie civile.

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