Il laisse un peu traîner ses phrases. Le prévenu a une petite voix, qui gagne un peu en force au fil de l'audience. « Je n'arrivais pas à maîtriser mon engin… Je me suis assis », souffle-t-il sur ce ton. C'est justement ce qu'on lui reproche.
Le 13 novembre au soir, des fonctionnaires de la Sûreté effectuent des rondes dans Monaco. À Fontvieille, ils avisent une scène étrange. Paul-Stephan est assis sur le rebord du trottoir. Son deux-roues est couché sur le sol. Les fonctionnaires font souffler le prévenu dans l'éthylotest. Le verdict tombe : 0,99 milligramme d'alcool par litre d'air. Soit 2 g/l de sang. Ce taux « extrêmement important », commente le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle, conduit ce quadra de Beausoleil à la barre du tribunal correctionnel, mardi. Il doit également répondre de faits de « défaut de maîtrise » de son véhicule.
Contradictions
L'audience aurait pu se dérouler rapidement. Mais non. Le gérant de société en costume sombre impeccable se contredit parfois. Comme quand il assure, avec des gestes de la main, ne jamais avoir été condamné, par exemple. Problème : Jérôme Fougeras-Lavergnolle relève que son casier judiciaire porte plusieurs mentions, notamment pour des faits de « conduite sous l'empire d'un état alcoolique ». Il soutient également être tombé parce qu'il n'arrivait pas à mettre sa béquille. Sauf que dans le dossier, il a parlé d'une chute.
Tout cela agace la substitute du procureur Cyrielle Colle : « Il prend le tribunal pour… Je ne dirai pas le terme pour ne pas être mal élevée. » La représentante du ministère public revient sur un taux d'alcoolémie « extrêmement important » et requiert dix jours d'emprisonnement, assortis d'une amende de 45 euros pour défaut de maîtrise.
En défense, Me Marie Lambert a une autre lecture de ces déclarations. « Je constate qu'il est surtout très maladroit », glisse-t-elle avant de plaider le sursis. Le prévenu écope de huit jours d'emprisonnement ferme, et de l'amende de 45 euros pour « défaut de maîtrise de son véhicule. »
commentaires