Ce fut l'affaire criminelle la plus retentissante de la décennie écoulée sur la Côte d'Azur.
Le 6 mai 2014, la milliardaire monégasque Hélène Pastor et son chauffeur, Mohamed Darwich, sont assassinés devant l'hôpital L'Archet à Nice.
Sept semaines plus tard, la police judiciaire réalise un retentissant coup de filet, menant des cités marseillaises aux hautes sphères monégasques. Dix personnes seront renvoyées devant la cour d'assises.
Au cœur du scénario macabre: Wojciech Janowski. En octobre 2018, le gendre d'Hélène Pastor est reconnu coupable d'avoir commandité ce double assassinat. Il écope de la réclusion criminelle à perpétuité.
Même sentence pour deux délinquants marseillais: Samine Saïd Ahmed, identifié comme le tireur, et Al Haïd Hamadi, son complice.
Pascal Dauriac, le coach sportif de Janowski, écope de 30 ans de réclusion pour son rôle d'organisateur - qu'il a toujours reconnu.
Contretemps multiples
Janowski, lui, était rapidement revenu sur ses aveux initiaux. Il n'a pas digéré que Me Dupond-Moretti reconnaisse, en son nom, sa responsabilité dans la mort d'Hélène Pastor.
Les quatre protagonistes cités ci-dessus ont interjeté appel. Un cinquième accusé acquitté en première instance, Omer Lohoré, les a rejoints pour ce nouveau procès, à la demande du parquet général.
L'affaire aurait dû être rejugée du 2 au 27 mars 2020. Mais les vents étaient manifestement contraires...
C'est d'abord Wojciech Janowski qui laisse planer un doute sur sa participation, jusqu'à la dernière minute. Les raisons de santé invoquées par l'ex-consul de Pologne à Monaco ne convaincront guère la cour.
C'est ensuite Samine Saïd Ahmed qui sort du dossier. Celui qui niait être le tireur aurait dû être jugé à part, son avocat ne pouvant être présent au procès.
C'est, enfin, la crise du coronavirus, qui interrompt les débats sine die après deux semaines de procès. La cour avait longuement examiné le cas Janowski.
Le cerveau présumé s'était présenté affaibli, et plus humble que lors du premier round judiciaire. La crise sanitaire a sonné le glas du deuxième.
Tout reprendre à zéro
Aux assises, les débats se font à l'oral, en présence de jurés. Impossible, donc, de reprendre le procès en cours de route. Il faut tout reprendre à zéro.
Ce pourrait donc être le cas du 2 au 27 novembre. Huit mois exactement après les dates initiales. Celles-ci ont été notifiées aux parties ce jeudi, a appris Nice-Matin de sources judiciaires concordantes.
Sollicitée, la cour d'appel d'Aix-en-Provence reste toutefois prudente sur ces dates. Cet agenda reste lié aux contraintes des avocats.
Mais compte tenu des enjeux et de la lourdeur du dossier, il est fort probable que l'affaire Pastor sera rejugée d'ici fin 2020. Sauf nouveau coup de théâtre.
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